jeudi 29 septembre 2011

3128 - ... comme au Pentagone

… ironiquement, cette incapacité d’un Président des États-Unis à se débarrasser d’un général est tout aussi cruellement ressentie… chez les militaires !

Dans sa carrière, qui a débuté bien avant la Première Guerre mondiale, MacArthur a en effet irrité beaucoup de monde, y compris parmi ses pairs, où près de quarante années d’arrogance et de mépris des règles ont provoqué de gros dommages collatéraux.

Au lendemain de la Capitulation japonaise, chacun au Pentagone s’entendait pour considérer que sa nomination à Tokyo constituait autant une récompense qu’un moyen commode d’expédier sur une voie de garage, et jusqu’à la retraite définitive, un homme qui avait déjà beaucoup, et beaucoup trop, servi sous l’uniforme.

Mais le déclenchement de la Guerre de Corée avait malheureusement ramené l’insupportable prima dona sur le devant de la scène et, dans maints bureaux, ravivé de douloureux souvenirs d'humiliations.

La nomination d’Edward Almond à la tête du Xème Corps avait également suscité l'ire des Marines (où chacun s’attendait à voir l’un des siens nommé à ce poste), mais aussi des reproches au sein de l'US Army (où l'on s’indignait plutôt qu'elle ait été effectuée au mépris de toutes les règles et convenances établies).

Pour ne rien arranger, MacArthur avait ensuite royalement snobé ses pairs, en ne les informant des détails de l'Opération Chromite que six heures avant son déclenchement !

Devant cette nouvelle et flagrante marque d'irrespect, les responsables du Pentagone auraient pu s'insurger mais, à l'image du Président, et eux aussi confrontés à l'éclatant succès d'Inchon, puis à la reconquête de Séoul, n'avaient eu d'autre choix que d'avaler la couleuvre, et bientôt d'en avaler une de plus lorsque MacArthur, à nouveau au mépris de toutes les règles et convenances, avait transformé la nomination temporaire d'Almond en nomination définitive, et décidé de maintenir le Xème Corps hors du contrôle de la 8ème Armée.

En ce mois d'octobre 1950, au Pentagone comme à la Maison Blanche, certains en étaient presque venus à souhaiter une cinglante défaite qui, à défaut d’autre chose, permettrait au moins de se débarrasser une fois pour toute du trublion…

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