samedi 24 septembre 2011

3123 - la proie, l'ombre et la légende

... à sa décharge, MacArthur n'est certes pas le premier chef de guerre à vouloir à tout prix entrer dans la Légende,... ni le dernier à abandonner la proie pour l'ombre : on pense par exemple à Napoléon, convaincu - mais bien à tort - que la Campagne de Russie prendra nécessairement fin avec la chute de Moscou, ou encore à Hitler, obsédé jusqu'à l'absurde par le fait que "cette ville au bord de la Volga" porte bel et bien le nom de son ennemi juré, Joseph Staline.

Ne noircissons d'ailleurs pas le tableau : si un grand nombre de soldats américains, et un nombre plus grand encore de soldats et de civils coréens, vont bientôt mourir - sans doute inutilement - pour Séoul, ce n'est pas seulement pour accrocher une troisième étoile aux épaulettes d'Almond, ou assurer à MacArthur une place de choix au Panthéon des plus grands héros : c'est aussi parce que Kim-Il-Sung, après avoir conquis Séoul par la force, ne manifeste aucune intention de la quitter autrement.

De fait, le dictateur du Nord, encore sous le choc du débarquement américain à Inchon, a même décidé de renforcer les moyens dont il dispose déjà à Séoul en y expédiant quelques dizaines de tanks, et surtout plus d'une vingtaine de milliers d'hommes supplémentaires, le tout dans le secret espoir de transformer la ville en un nouveau Stalingrad.

Il est cependant bien trop tard pour pareille ambition, surtout face à des Américains qui, comme à l'accoutumée, disposent d'une absolue supériorité aérienne mais aussi, et pour la première fois, d'une très nette supériorité en matière de tanks et de canons.

L'ennui, comme à Manille cinq ans plus tôt, c'est que cette impressionnante quincaillerie n'est pas du tout adaptée au combat urbain, ce pourquoi, comme à Manille, la ville va bientôt ressembler à une montagne de ruines...

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