... Pusan, 17 septembre 1950Revenons à présent plus au Sud, et plus exactement dans le Périmètre de Pusan, où le général Walker vient d'apprendre la réussite du débarquement à Inchon.
S'il se serait assurément réjoui d'un simple succès qui aurait permis à sa 8ème Armée de souffler un peu après six semaines de combats aussi furieux que désespérés, l'intéressé a en revanche toutes les raisons de s'estimer floué par l'incroyable triomphe que vient de remporter - quasiment sans combattre ! - son collègue mais aussi rival Edward Almond.
"Ils ont dépensé plus de munitions pour tuer une poignée de bleusailles à Wolmi-do et à Inchon qu'on ne m'en a alloué à moi pour défaire quatre-vingt-dix pour-cents de l'armée nord-coréenne !" (1), s'exclame-t-il, non sans amertume.
Pour ne rien arranger, ce triomphe si éclatant l'oblige à présent à redoubler lui-même d'efforts pour rester dans le rythme, c-à-d pour remonter vers le Nord et rejoindre un Almond qui bénéficie de meilleures troupes et d'un bien meilleur matériel que lui.
C'est particulièrement vrai dans le domaine du Génie, où la 8ème Armée non contente d'être sous-équipée, doit maintenant affronter, par une de ces étranges ironies dont l'Histoire a le secret, un allié qui, après l'avoir bien servi pendant six semaines, vient brusquement de se retourner contre elle..
(1) ibid, page 309
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