samedi 3 septembre 2011

3102 - le hachoir à viande

... bien qu'enfoncé sur plus d'une vingtaine de kilomètres de profondeur, le Périmètre de Pusan, tel le roseau de la fable, plie mais ne rompt pas.

"Ils [les Nord-Coréens] arrivaient, arrivaient et continuaient d'arriver", écrira un caporal américain après la Bataille de Yongsan. "On faisait littéralement pleuvoir les projectiles sur eux. On n'arrêtait pas de les tuer et je commençais à me demander si nous pourrions les tuer assez rapidement. Il semblait y en avoir [déjà] tellement et ils continuaient d'arriver, rien ne les arrêtait, il en surgissait toujours davantage, et c'était comme si nous n'étions pas là, comme si ce que nous [leur] faisions n'avait aucune importance". (1)

Face à ces Nord-Coréens - et plus tard face aux Chinois - qui ne soucient nullement des pertes dans leurs propres rangs - chose proprement inconcevable pour un G.I. - la survie - ne parlons même pas de la victoire - passe nécessairement par la simple force brute, c-à-d par la puissance de feu, et donc par l'obligation de posséder - et d'utiliser - des munitions en quantités industrielles.

Dans cet exercice totalement dénué d'héroïsme faussement romantique, dans cette suite d'engagements violents qui, il faut bien le dire, ne relèvent en fait que de la pure boucherie, l'arme la plus efficace est encore le "quad-50", soit la mitrailleuse lourde de 12.7mm en affût quadruple, généralement montée sur un half-track, et à l'origine destinée au tir antiaérien.

Entre eux, les GI's l'ont d'ailleurs surnommée la "meat chopper", le "hachoir à viande", ce qui se passe de toute description supplémentaire mais permet du moins de compenser autant l'infériorité numérique que le manque d'enthousiasme à devoir se battre Corée, à des milliers de kilomètres de chez soi...

(1) ibid, page 277

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