dimanche 21 août 2011

3089 - le pompier de service

... à presque 59 ans, Averell Harriman s'est déjà taillé une solide réputation de "pompier" ou plus exactement de fin diplomate, chargé de missions très "spéciales", sous Roosevelt puis Truman.

Mais en cet été 1950, face à un homme résolu à ne rendre de comptes à personne, fut-il Président des États-Unis, la tâche ne s'annonce pas facile.

"Je devais, nota Harriman, faire tout ce que je pouvais pour lui procurer tout ce dont il avait besoin en matière de support [pour la Corée], et ensuite lui dire que je ne voulais pas qu'il nous implique dans une guerre avec la Chine communiste [au profit de Taïwan]" (1)

Mais si MacArthur - que la Corée n'intéresse toujours pas - n'a finalement d'autre choix que de se rallier au point de vue présidentiel, il est cependant clair, dans son esprit, que le combat demeurera vain, et la victoire impossible, si les États-Unis, dans le même temps, se refusent à combattre le communisme dans tout le reste de l'Asie !

Interrogé par Truman à son retour de mission, Harriman ne se fait d'ailleurs aucune illusion sur le degré d'allégeance du grand homme.

"Il a accepté la position du Président et agira conformément à celle-ci, mais sans véritable conviction. Il nourrit l'étrange idée que nous devrions soutenir tout qui combattra le communisme" (2)

Bien qu'utile, l'intervention d'Harriman n'a donc nullement éteint le feu qui continue de brûler sous la braise et n'attend qu'une occasion favorable pour tout dévorer sur son passage...

(1) ibid, page 216
(2) ibid, page 217

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