jeudi 18 août 2011

3086 - manque de souffle

... dans la longue et tragique Histoire des guerres, on ne compte plus les cas où le conquérant, à qui la Victoire finale semblait promise, a pourtant vu celle-ci se dérober sous ses pas à la dernière minute, non pas en raison d’un sursaut de résistance de l’adversaire, mais tout bonnement parce qu’il n’avait lui-même plus assez de souffle pour porter l’ultime estocade.

Car sans remonter à Xerxès, c’est bel et bien le manque de souffle – ou plutôt de renforts et de ravitaillement – qui a fait échouer Napoléon devant Moscou, Paulus devant Stalingrad, ou encore Rommel face à El Alamein.

Et c’est ce même manque qui, en ce début d’août 1950, va maintenant priver Kim-Il Sung du triomphe, et ce alors que ces armées sont pourtant occupées à assiéger les ultimes lignes de défense occidentales dans le Périmètre de Pusan.

Depuis le début du conflit, l’InMin Gun est certes allée de victoire en victoire, mais elle n’a aussi cessé de s’affaiblir à chacune d’entre elles.

Les Sud-Coréens, puis les Américains, ont beau être dépourvus de tanks, voire même de tout équipement antitank efficace, les T-34 du Nord n’en sont pas moins vulnérables aux roquettes d’avions ou aux simples bris mécaniques.

Et si les fantassins Nord-Coréens sont plus motivés et mieux entraînés que leurs adversaires, ils ne sont pas immortels pour la cause…

Les usines soviétiques sont naturellement en mesure de remplacer le matériel détruit, mais il faut quand même du temps pour acheminer les nouveaux tanks et véhicules jusqu’au Front, a fortiori lorsque celui-ci ne cesse de reculer, et dans un pays où les voies de communication, non contentes d’être rares et en mauvais état, sont constamment bombardées par une Aviation occidentale maîtresse du Ciel.

La Corée du Nord ne manque pas non plus de chair à canon pour prendre la place des combattants tués pu blessés, mais ces nouvelles recrues, hâtivement jetées dans la fournaise, ne peuvent cependant pas acquérir en quelques jours, voire en quelques heures, le niveau d’expérience de leurs devanciers qui, pour beaucoup, combattaient déjà sous Mao une décennie auparavant.

L’un dans l’autre, l’efficacité opérationnelle des Nord-Coréens ne cesse de diminuer au fil des jours et des attaques contre le Périmètre, ce qui est d’autant plus catastrophique que, par simple jeu de vases communicants, celle des Occidentaux ne cesse au contraire d’augmenter…

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