lundi 15 août 2011

3083 - l'homme tranquille

... Il s'appelle Matthew Ridgway.

En tant que commandant de la 82ème Aéroportée, il a combattu en Sicile et en Normandie, où il n'a pas hésité à sauter en compagnie de ses troupes.

Mais en ce triste été de 1950, Ridgway est d'abord et avant tout les yeux et les oreilles du Pentagone sur le Front coréen, un Front où les choses ne se déroulent pas - et c'est le moins qu'on puisse en dire - aussi bien qu'escompté.

Et le bilan que dresse Ridgway des premières interventions de la 8ème Armée américaine en Corée, ce bilan est impitoyable.

Selon lui, les troupes engagées au sol "étaient en dessous des standards de l'Infanterie et pas assez agressives. Elles étaient devenues prisonnières de leur machinerie, et plus particulièrement de leurs véhicules, et par voie de conséquence du piètre et fort limité réseau routier coréen. Elles ne contre-attaquaient pas. Elles ne s'enterraient pas et ne se camouflaient pas correctement. Leurs positions sur le terrain étaient mal établies, et les communications entre unités insuffisantes" (1)

Tout cela est certes améliorable à plus ou moins long terme, mais ce qui semble surtout manquer à la 8ème Armée américaine en Corée, c'est un chef énergique et capable de (re)motiver les hommes sur le terrain.

Le général Walton Walker, qui les commande depuis 1948, est certes un homme compétant mais, à l'instar de tous les entraîneurs d'équipes sportives sur le déclin, son nom est à présent par trop associé à une succession de défaites qui s'auto-alimentent les unes les autres, en sorte qu'un changement de direction pourrait provoquer un déclic salutaire.

Reste néanmoins à trouver la perle rare...

(1) ibid, page 151

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