dimanche 14 août 2011

3082 - la mauvaise voie

... aux États-Unis, les nouvelles en provenance de Corée ont naturellement jeté la consternation... mais aussi l'incompréhension.

Comment a-t-on pu en arriver là ? Comment l'armée américaine, qui à l'été 1945 était, et de loin, la principale force militaire en Asie, comment cette armée ultra-moderne et même détentrice du "feu nucléaire" a-t-elle pu se laisser surprendre, et même ridiculiser, par de vulgaires "bridés" analphabètes et issus d'un pays du Tiers-Monde jusque-là parfaitement inconnu ?

Pour le comprendre, on peut certes évoquer la surprise, l'aide soviétique et chinoise, ou les diverses erreurs de commandement (auxquelles personne n'ose cependant encore associer le nom du général MacArthur), mais le principal responsable est peut-être la conviction, unanimement partagée depuis août 1945, de l'infaillibilité du "tout-nucléaire".

Après Hiroshima et Nagasaki, qui ont précédé et précipité la Capitulation japonaise, chacun au pays, du Président au simple citoyen, et du général quatre étoiles au plus humble des soldats, a en effet estimé que la guerre conventionnelle, menée au sol, dans le froid et la boue, est irrémédiablement obsolète, et que l'Avenir appartient désormais aux seuls bombardiers (et bientôt missiles) porteurs de l'arme atomique.

Conséquence logique de cette conviction, et d'un Président soucieux de ménager les deniers publics, les moyens alloués aux forces armées ont dramatiquement chuté après 1945, et seule l'USAF - en tant qu'outil chargé de délivrer la Bombe - a pu maintenir son efficacité opérationnelle.

L'accession de l'URSS au rang de puissance nucléaire a malheureusement fait s'effondrer ce château de cartes, et ramené la guerre conventionnelle sur le devant de la scène.

Une guerre à laquelle il faut à présent se réhabituer d'urgence...

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