vendredi 12 août 2011

3080 - la débandade

... en peu de temps, la défaite d'Osan se mue en déroute, et bientôt en complète débandade à mesure que les GI's, pour fuir plus rapidement, se mettent à abandonner leur casque, leur fusil, et parfois même leurs bottes qui, dans ces rizières détrempées, représentent finalement plus un handicap qu'un atout.

Et la situation n'est pas plus brillante quelques kilomètres en arrière, où d'autres officiers américains découvrent bientôt à leur tour, et à leurs dépens, le fossé qui sépare l'armée du Temps de Paix de celle du Temps de Guerre.

A bout de souffle, un reporter du London Telegraph se précipite au-devant du Lieutenant-colonel Harold Ayres. "Les tanks arrivent !" s'écrie-t-il. "Nous n'avons pas de tanks", répond tranquillement Ayres. "Pas les nôtres, les leurs !", réplique le reporter. "Les ponts du coin ne peuvent supporter des tanks !", rétorque un Ayres imperturbable qui, pour se débarrasser de ce perturbateur, décide néanmoins, et par simple acquis de conscience, d'expédier un peloton de soldats et quelques bazookas dans la direction suppose des improbables monstres nord-coréens.

Mais peu après, le lieutenant-colonel n'a pourtant d'autre choix que de se rendre à l'évidence... et de détaler lui-même, ce qui, vu la manière dont les Nord-Coréens traitent leurs prisonniers, est encore la meilleure chose à faire.

A l'aube du lendemain, ces derniers font donc une entrée triomphante à Pyongtaek. Encore douze heures, et les voilà à Chonan, ayant franchi une cinquantaine de kilomètres en moins de trente-six heures, à peine gênés dans leur progression par une Infanterie américaine qui ne cesse de reculer et qui, en son sein, ne compte déjà plus les soldats disparus et les officiers relevés de leur commandement...

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