samedi 9 juillet 2011

3046 - "une opération de police sous l'égide des Nations-Unies"

... le 25 juin 1950, un MacArthur nonchalant expliquait à qui voulait l'entendre que l'attaque nord-coréenne n'était probablement rien d'autre qu'une banale "reconnaissance-en-force" dont il pouvait se rendre maître "avec un bras lié dans le dos".

Deux jours plus tard, un MacArthur effondré considérait que "toute la Corée était perdue", et que la seule chose que l'on pouvait encore faire était d'en évacuer les ressortissants américains.

Encore trois jours, et un MacArthur revanchard jurait cette fois que si on lui accordait les moyens nécessaires, et en particulier deux divisions d'Infanterie américaine (soit une trentaine de milliers d'hommes), il se faisait fort de reconquérir le terrain perdu.

Pour éviter à l'Amérique de perdre la face, et aussi pour éviter que la contagion communiste ne se répande de Corée vers les pays avoisinants, Truman s'était empressé d'accepter, précipitant ainsi les États-Unis dans une nouvelle guerre ou plutôt, comme s'était empressé de souligner le Président à la question d'un journaliste, "dans une opération de police sous l'égide des Nations-Unies", nuance sémantique capitale qui, à peine cinq ans après la Capitulation japonaise, lui évitait d'avoir à prononcer à nouveau le mot "guerre"

Reste qu'en plus de quelque 600 000 Sud-coréens, la dite opération va, à terme, mobiliser 600 000 soldats, marins et aviateurs originaires d'une quinzaine d'autres pays, soit environ 1,2 million d'hommes au total et donc infiniment plus que ce que réclamait MacArthur, et infiniment trop pour qu'on puisse encore parler d'une simple force "de police" !

Encore la dite force n'aura-t-elle "d'internationale" que le nom puisque non contente d'être placée sous le commandement d'un général américain - MacArthur d'abord, Ridgway ensuite - celle-ci se composera à 80 % de soldats américains (480 000 hommes) suivis de très loin par les Britanniques, Canadiens et Australiens (60 000, 25 000 et 17 000 hommes respectivement), ou encore les Hollandais et les Français (4 000 et 3 500) et même, pour l'anecdote, les Belges (900) ou les Luxembourgeois (40)...

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