jeudi 7 juillet 2011

3044 - l'ultime baroud

... si l'on mène les guerres avec les armes que l'on a - lesquelles ne sont que rarement celles que l'on souhaiterait et encore moins souvent celles qui seraient nécessaires - il en est finalement de même avec les généraux.

Sorti contre son gré de son palais japonais pour un ultime baroud, Douglas MacArthur est en définitive - et comme la suite des événements va le démontrer - plus un handicap qu'un atout pour cette Amérique et son Président qui ne se sont jamais intéressés à la Corée et qui n'avaient aucune envie d'y mener la moindre guerre, mais qui n'ont à présent d'autre choix que d'y envoyer des troupes et de les placer sous le commandement d'un homme - MacArthur - que le Président n'aime pas mais que l'Amérique, elle, vénère comme une icône, presque un Dieu vivant, et à qui elle va donc, à ce titre, demander de faire un miracle ou plus exactement, comme le titrera la Une du Time du 10 juillet 1950, "to police the boundaries of chaos", ce qui en est probablement l'expression la plus proche.

Inconnues du grand public, les faiblesses, pour ne pas dire les tares, du général n'ont pourtant fait qu'empirer avec les années.

A 70 ans, et ayant toujours vécu, comme l'écrira l'historien Max Hastings, "dans la conviction que les règles faites pour les hommes de moindre importance ne s'appliquaient pas à lui", MacArthur sous-estime plus que jamais ses adversaires, n'écoute que lui-même, et ne sent en définitive redevable de personne et même pas du Président des États-Unis, à qui il ne livre d'ailleurs que les renseignements qu'il a envie de lui livrer...

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