samedi 2 juillet 2011

3039 - le "Munich coréen"

... plus que toute autre élément, c'est probablement ce télégramme de Dulles qui va inciter Truman à précipiter une intervention américaine en Corée, et donc à lancer les États-Unis dans une nouvelle guerre.

Car pour Truman, et pour l'Amérique dans son ensemble, il importe en effet d'endiguer une contagion qui, partie de Corée, risquerait de faire rapidement basculer les pays avoisinants dans le camp communiste.

Aussi simpliste puisse-t-elle paraître aujourd'hui, cette conception rencontre à l'époque de nombreux supporters... y compris à Moscou et Pékin, où l'on est bien résolu à soutenir, au besoin militairement, tous les partis ou groupes révolutionnaires d'inspiration communiste.

A cela s'ajoute la perception très différente que l'on se fait, de part et d'autre du "Rideau de Fer" (1) de la situation coréenne.

Pour les Américains, et pour les Occidentaux en général, ce qui se passe actuellement en Corée n'est ni plus ni moins qu'un "nouveau Munich" (2), asiatique cette fois, soit la conquête militaire d'un État souverain par un autre État souverain, et ce en contradiction absolue avec le Droit international et la Charte des Nations-Unies.

Pour les Soviétiques et les Chinois, en revanche, il s'agit tout simplement d'une guerre civile à l'intérieur d'un seul et même pays; une guerre légitime donc et qui, dans la meilleure logique darwiniste, se résoudra d'elle-même, par la victoire du plus fort...

(1) expression popularisée par Winston Churchill lors d'un discours tenu à Fulton (Missouri), le 5 mars 1946
(2) en septembre 1938, à Munich, Français et Britanniques avaient capitulé devant les exigences du Chancelier Hitler, ce qui avait permis à l'Allemagne d'envahir la Tchécoslovaquie

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