dimanche 26 juin 2011

3033 - "Si Washington ne me met pas des bâtons dans les roues, je peux maîtriser ça avec un bras lié dans le dos"

... 38ème Parallèle, dimanche 25 juin 1950, 04h00

Précédées d'un barrage d'artillerie, les troupes nord-coréennes viennent de franchir la frontière.

Sur toute la longueur du 38ème parallèle, des dizaines de milliers d'hommes, et des centaines de tanks viennent donc de donner le coup d'envoi de ce que l'on appellera bientôt la "Guerre de Corée".

A Séoul, où Syngman Rhee a appris la nouvelle vers 06h30, ce n'est pourtant pas la panique, puisque l'intéressé va mettre près de deux heures avant de prendre contact avec l'ambassade des États-Unis, et encore bien davantage de temps pour réclamer quelques avions de chasse que MacArthur, en éternel grand seigneur, consent à lui envoyer dans la soirée même si, souligne-t-il, c'est "uniquement pour le moral", attendu que les Sud-Coréens ne seront pas en mesure "de les utiliser convenablement".

Vu de Tokyo, quartier-général du grand homme, ce qui se passe à la frontière n'est de toute manière, et pour plusieurs jours encore, qu'un "incident de frontières" sans conséquence.

"Ce n'est probablement qu'une simple reconnaissance-en-force", affirme d'ailleurs MacArthur dans la soirée, "Si Washington ne me met pas des bâtons dans les roues, je peux maîtriser ça avec un bras lié dans le dos" (1)

Sur le terrain, pourtant, les faits ont plutôt tendance à contredire ce bel élan d'optimisme, puisque les Nord-Coréens sont en fait occupés à s'enfoncer au Sud comme un couteau chauffé à blanc dans une motte de beurre...

(1) ibid, page 57

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