jeudi 23 juin 2011

3030 - downsizing

... s'il n'était déjà convaincu d'avoir toujours raison, MacArthur pourrait cependant arguer que, dans son ensemble, le gouvernement américain ne s'intéresse pas plus que lui à la Corée,... et aussi que les États-Unis, en cette fin de printemps de 1950, ne sont plus que l'ombre de la superpuissance militaire qui, le 2 septembre 1945, en Baie de Tokyo, faisait défiler plus de 2 000 avions de combat sous les yeux des vaincus japonais éberlués.

Le retour de la Paix a en effet donné le coup d'envoi d'une formidable course à la démobilisation : de 12 millions à l'été 1945, le nombre d'hommes et de femmes sous les drapeaux est tombé à 1,5 million début 1947 alors que le budget de la Défense s'est quant à lui effondré, passant de 91 à seulement 10 milliards de $ annuels !

Dans le même temps, des dizaines de milliers de véhicules, de tanks et d'avions ont été expédiés dans les parcs à ferraille, et des dizaines de milliers de tonnes de bombes, balles et obus immergés en mer.

Même la Navy, sans laquelle l'Amérique est incapable de projeter sa puissance outre-mer, même la Navy n'a pas été épargnée qui, en plus de déplorer la perte de personnel qualifié, a également dû se séparer d'un nombre incalculable de bâtiments, y compris de la quasi-totalité de ses cuirassés et de la plus grande partie de ses porte-avions qui, dans le meilleur des cas, ont été mis sous cocons mais, bien souvent, tout simplement confiés à l'implacable chalumeau des démolisseurs.

Entre septembre 1945 et juin 1950, le nombre de porte-avions est ainsi passé de 98 à 15, et celui des avions de combat (embarqués ou non) de 29 000 à 9 400 !

Bien que prévisible, cette spectaculaire cure d'amaigrissement de l'appareil militaire a naturellement eu des conséquences dramatiques sur son efficacité opérationnelle et, surtout, sur sa capacité à se porter rapidement au-devant de la menace qui, pour ne rien arranger, est désormais aussi largement sous-estimée que mal appréhendée...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!
Il y a un autre non-dit dans l'histoire de la guerre de Corée, au delà des velléités de certains généraux américains d'atomiser la Chine et des calculs plus ou moins mégalomanes de Staline...c'est le côté économique .
La guerre de Corée est survenue à point nommé pour continuer à faire tourner les usines d'armements (qui avaient été dimensionnées sur un très grand pied par les américains) et lesbureaux d'études (notamment pour l'aviation, avec la transition vers les jets ) et assurer une certaine continuité en permettant de reconvertir plus progressivement les fabrications de guerre vers des industries de temps de paix...qui avaient besoin de salariés bien payés pour acheter les produits de la société de consommation naissante (automobiles frigos machines à laver...etc)