mercredi 22 juin 2011

3029 - "Je ne mettrai pas les pieds en Corée. Je ne la toucherais même pas avec une perche de trois mètres"

... en Asie, et pour MacArthur, seul le Japon, et la réforme des institutions japonaises, a de l'importance.

Sur le papier, le général John Hodge, qui commande les maigres forces américaines en Corée, relève certes de MacArthur,... mais MacArthur n'a que faire de Hodge, et que faire de la Corée, où il ne s'est d'ailleurs rendu qu'une seule fois, et très brièvement, à l'été 1948, à l'occasion de l'intronisation du Président Syngman Rhee.

"Je ne mettrai pas les pieds en Corée", affirme MacArthur à ses aides-de-camp, "c'est le problème du Département d'État, ils l'ont voulue et ils l'ont eue (...) Je ne la toucherais même pas avec une perche de trois mètres. Ces foutus diplomates font les guerres et nous les gagnons. Pourquoi devrais-je leur sauver la peau ? Je n'aiderai pas Hodge. Qu'ils se débrouillent entre eux". (1)

Et de fait, tous les mémos, toutes les demandes, et même toutes les suppliques d'un Hodge de plus en plus inquiet face à l'évolution de la situation en Corée, tout cela est demeuré lettre morte, ou plus exactement a disparu au plus profond de la conscience du grand homme, dont l'indifférence à l'égard du dossier coréen s'est très rapidement propagée à l'ensemble de son État-major qui, depuis des mois, et pour lui être agréable, classe systématiquement sans suite toutes les informations et tous les rapports d'espions faisant état d'une mobilisation grandissante de soldats et de tanks nord-coréens à la frontière du 38ème Parallèle...

(1) Halberstam, ibid, page 61

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