Mais pour les hommes politiques, et particulièrement pour les dictateurs, il est très difficile de répéter sans cesse les mêmes slogans sans finir par se laisser emporter soi-même par leur magie.
Comme le dictateur de Pékin doit l'essentiel de son succès à la paysannerie chinoise, Kim n'a cessé de répéter, et en particulier à ses parrains soviétiques, que la paysannerie coréenne, essentiellement concentrée au Sud, se soulèvera en masse contre le régime de Rhee aussitôt qu'elle verra arriver les premiers soldats nord-coréens.
Et à force de répéter cette histoire, le dictateur de Pyongyang a lui-même fini par en être à ce point convaincu qu'il assuré Staline qu'il n'aurait nul besoin de troupes soviétiques, ou même chinoises, pour assurer un triomphe d'autant plus acquis que les Américains - il en est tout aussi convaincu - n'interviendront jamais.
Rassuré par l'idée de ne pas avoir à apparaître ouvertement dans un éventuel conflit coréen, si ce n'est en tant que fournisseur d'armes, le dictateur de Moscou, jusque-là fort réticent, s'est progressivement laissé convaincre, et a même accepté de jouer le rôle d'entremetteur auprès de Mao, à qui il a demandé, lors de sa rencontre du 16 décembre 1949 à Moscou, de laisser rentrer en Corée du Nord les quelque 15 000 combattants nord-coréens aguerris qui servaient jusque-là dans l'Armée populaire chinoise.
Mao a accédé à sa demande...
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