... revenons à présent en Corée-même, où les dramatiques événements internationaux de ces trois décennies n'ont pas changé grand-chose, et probablement guère intéressé, les civils qui, depuis 1910, sont devenus des sous-citoyens, et le plus souvent des esclaves, d'un Empire japonais soucieux de tout mettre en œuvre pour rentabiliser un territoire qui, à l'instar de la plupart des colonies occidentales, coûte en réalité bien plus cher qu'il ne rapporte à ses Finances.
Si quelques Coréens - les plus riches ou les plus instruits - sont parvenus à tirer avantage de la situation, quitte à renier leur culture et leur langue, et à adopter des noms japonais, la plupart, et en particulier les paysans - soit 90 % de la population - se sont simplement efforcés de (sur)vivre aux diktats de leurs nouveaux maîtres, et à attendre des jours meilleurs toujours démentis par l'arrivée du lendemain et par le comportement des Japonais eux-mêmes, lesquels noient systématiquement dans le sang toute tentative de révolte, comme celle du 1er mars 1919, qui a fait près de 7 000 morts.
Malgré les risques, certains Coréens ont néanmoins choisi la résistance armée à l'Occupant.
Mais comme les puissances occidentales - en ce compris les États-Unis - ont toutes des intérêts et/ou des colonies en Asie, et aucune envie d'entrer en guerre contre le Japon, cette résistance, à l'instar de celle qui se développe au même moment au Vietnam contre les colonisateurs français, cette résistance passe nécessairement par l'aide, et la tutelle, de la Russie, devenue communiste depuis le succès de la révolution d'octobre 1917 et qui voit, dans ces groupuscules indépendantistes, le moyen le plus efficace, et aussi le plus économique, de remettre elle-même le pied dans cette région d'où elle a été évincée en 1905, après le désastre de la guerre russo-japonaise.
Grâce à Moscou, les résistants coréens vont donc se faire de plus en plus nombreux au fil des années, mais l'Histoire ne retiendra pourtant que le nom d'un seul d'entre eux.
Il s'appelle Kim Il-Sung...
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