Même si cette action lui vaudra bientôt le Prix Nobel de la Paix, ce n'est certes pas par grandeur d'âme que le Président Théodore Roosevelt s'est impliqué dans les négociations, puis le traité de paix, que viennent de signer, à Portsmouth, les délégués russes et japonais.
Comme la plupart des Occidentaux, Roosevelt se sent en effet maintes affinités avec ces Nippons certes différents et d'une autre couleur de peau, mais eux aussi fiers, disciplinés, entreprenants... et à la recherche de terres à conquérir et à coloniser pour le plus grand bien - personne n'en doute à l'époque - des populations autochtones elles-mêmes.
"Les Japonais m'intéressent, je les aime bien", dira Roosevelt. [Seuls] "les Japonais ont le droit de se dresser sur un pied d'égalité avec tous les autres peuples du monde civilisé !"... ce qui dans son esprit, et celui de tous ses contemporains occidentaux, désigne exclusivement les Blancs et les Chrétiens et vaut donc tous les compliments du monde.
Mais si les Japonais sont donc dignes d'être Américains, le véritable enjeu pour les États-Unis, et pour Roosevelt, ce sont les Philippines...
1 commentaire:
Ben voyons!
Teddy Roosevelt (l'homme qui a théorisé la stratégie du gros bâton (big stick) pour tenir en esclavage économique l'amérique latine, et participé personnellement à la guerre Hispano Américaine à la rête des Rough Riders (les ancètres des Marines), à Cuba, était un peu en porte-à-faux dans cette histoire...
Quelques décennies plus tôt les américains avaient envoyé une flottille de navires à vapeur (les fameux vaisseaux noirs) pour imposer une ouverture forcée du japon médiéval, qui en était encore aux jonques, aux sabres katana, aux samouraï, au glorieux capitalisme et au commerce de l'Oncle Sam, en plein expansionnisme dans le Pacifique (l'annexion d'Hawaïi en alcoolisant les bons sauvages de cette île paradisiaque , du moins à l'époque)...
Sur quoi les japonais avaient (en se raclant les fonds de poches et en s'alliant aux français et aux anglais ) modernisé le pays à marches forcées, construit une armée et une flotte de guerre qui allaient leur permettre de se tailler un bon bout de Chine, puis de contester la supériorité du tsar de toutes les Russies sur la Corée ( la bataille de Tsu Shima)... Au temps de Théodore Roosevelt, le Japon n'était plus une proie à cueillir mais une puissance industrielle et militaire qu'il valait mieux complimenter et brosser dans le sens du poil faute de pouvoir la défaire militairement ...difficile de trouver sincère ce discours de Teddy roosevelt, franchement...
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