lundi 9 mai 2011

2985 - y croire encore

... bloqué devant El-Alamein depuis le début du mois de juillet, Rommel est à présent à la merci d'une contre-attaque de la VIIIème Armée britannique.

Kesselring, et même Hitler, en sont bien conscients et aussi de l'absolue nécessité de "faire quelque chose" si l'on veut éviter un complet effondrement des forces de l'Axe en Afrique du Nord et conserver l'espoir - aussi ténu soit-il - de repartir un jour à la conquête de l'Égypte.

"Faire quelque chose", soit, mais quoi ?

Impossible de s'en prendre au ravitaillement des troupes britanniques, désormais généreusement dopées par l'aide américaine (1), et plus question non plus d'envahir Malte, puisque les troupes, les tanks, les avions, mais aussi les navires et l'essence qui avaient été réunis à cette fin ont déjà été, dans une large mesure, ré-alloués à Rommel... ou coulés quelque part en Méditerranée.

Et avec ses moyens désormais principalement mobilisés sur le Front de l'Est - où l'offensive, comme l'année précédente, ne se déroule pas franchement comme prévu - la Luftwaffe n'est certes plus en mesure de rassembler contre Malte autant de bombardiers et de chasseurs qu'en début d'année.

A l'évidence, la nouvelle offensive aérienne que projettent les deux hommes ne pourra donc pas égaler la puissance de la précédente, laquelle s'était par ailleurs avérée incapable d'emporter la décision.

Et elle le pourra d'autant moins que Malte, en cet automne de 1942, est elle-même bien plus forte - en particulier en matière de chasseurs - que lors du premier semestre !

Kesselring, pourtant - mais a-t-il vraiment le choix ? - veut encore y croire : "il fallait, écrira-t-il, tenter d'arracher une amélioration de nos conditions de ravitaillement, même si cette amélioration ne devait être que passagère" (2)

(1) sur le millier de tanks dont dispose Montgomery en octobre 1942, plus de la moitié sont déjà des Grant, des Sherman ou des Stuart américains
(2) ibid, page 91

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