... les réticences italiennes, les craintes hitlériennes, ainsi que les besoins militaires des autres Fronts - et en particulier l'URSS - ont assurément joué un grand rôle mais, en définitive, le report, et finalement l'abandon, d'Herkules s'explique surtout par les succès d'Erwin Rommel en Afrique du Nord... c-à-d par les actes et décisions d'un homme qui, après n'avoir cessé de réclamer l'invasion de Malte tout au long de l'année 1941, estime, un an plus tard, qu'il ne s'en portera que mieux en s'en passant !
Saisissant paradoxe : alors qu'il connaît, pour l'avoir douloureusement vécue en 1941, la menace que l'aviation maltaise fait courir sur ses approvisionnements - approvisionnements dont il a un besoin vital pour sa conquête de l'Égypte - Rommel en est venu, à l'été 1942, à réclamer, pour cette même conquête, les tanks, les fantassins, les avions, mais aussi les navires et, bien entendu, l'essence, nécessaires à l'invasion de Malte !
Grisé par sa victoire de Tobrouk, le "Renard du désert" est convaincu que l'Égypte est à portée de mains et, rien n'étant plus communicatif que l'enthousiasme, Hitler n'a évidemment eu aucun mal à s'en persuader lui-même.
Kesselring, qui s'entend du reste fort mal avec Rommel, est bien sûr d'un avis différent, mais comme personne n'ose déjà plus discuter les "ordres personnels du Führer", la quasi-totalité des moyens aériens encore disponibles en Méditerranée à été mise à la disposition d'un Rommel qui, contre toute attente, va pourtant buter contre une ligne de résistance que la VIIIème Armée britannique a hâtivement improvisée à seulement 100 kms d'Alexandrie, et plus précisément autour d'une petite bourgade égyptienne connue sous le nom d'El Alamein.
Tout au long du mois de juillet, Rommel va multiplier les attaques contre les positions du général britannique Auchinleck, sans résultat aucun.
Une tentative de contournement, menée début septembre à Alem el Halfa, quelques kilomètres plus au sud, n'est pas plus probante : soldats allemands et italiens étant en effet à nouveau repoussés par une VIIIème Armée désormais commandée par un certain Bernard Montgomery (1)
Une tentative de contournement, menée début septembre à Alem el Halfa, quelques kilomètres plus au sud, n'est pas plus probante : soldats allemands et italiens étant en effet à nouveau repoussés par une VIIIème Armée désormais commandée par un certain Bernard Montgomery (1)
Rommel, et aussi Hitler, ne renoncent pourtant pas, mais l'issue de la guerre en Afrique du Nord ne dépend déjà plus d'eux...
(1) le commandement de la VIIIème Armée devait à l'origine revenir au général William Gott, dont l'avion fut malheureusement abattu, et lui-même mortellement blessé, avant qu'il puisse entrer en fonction.
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