... dès le printemps 1941, l'État-major allemand a commencé à jongler avec l'idée d'une vaste opération amphibie et aéroportée contre Malte, laquelle a néanmoins été rapidement abandonnée du fait de l'invasion de la Crète (en mai) puis de l'URSS (en juin).
Un an plus tard, Kesselring d'abord, l'amiral Raeder ensuite, l'ont fait renaître de ses cendres. Pour Raeder, qui ne cesse de compter les navires de l'Axe coulés par l'aviation maltaise, rien de définitif ne pourra en effet être entrepris en Afrique du Nord tant et aussi longtemps que l'on ne se sera pas emparé de l'île.
Le Führer a naturellement écouté les arguments des deux hommes mais, fidèle à ses habitudes, a finalement décidé de ne rien décider,... ou plus exactement de ne pas formellement interdire ce qu'il n'est pourtant nullement décidé à approuver !
En avril 1942, ce ni-oui ni-non a au moins permis d'entamer les préparatifs d'une opération extraordinairement complexe et pour cette cette raison fort justement baptisée Herkules.
Par planeurs ou parachutages, il s'agit en effet d'aérotransporter près de 30 000 hommes, lesquels, après avoir pris pied sur Malte, devront y établir des têtes de pont et attendre l'arrivée de six divisions d'Infanterie italiennes, soit près de 100 000 hommes qui, par mer, devront franchir les 100 kms qui séparent la Sicile de Malte !
Sur le papier, et quelle que soit la manière dont on l'envisage, Herkules s'annonce donc comme une opération kolossale, plus importante que Market Garden (que les Alliés lanceront en septembre 1944), et qui ne le cède guère qu'à Overlord (c-à-d au Débarquement de Normandie) sur le plan des effectifs !
Mais si la victoire paraît assurée avec pareils moyens - à Malte, la garnison britannique ne dépasse pas 25 000 hommes - la question de savoir comment les mettre en œuvre demeure entière : la Luftwaffe dispose certes de près de 500 Junkers-52, appuyés par quelque 500 planeurs (dont une poignée de monstrueux Messerschmitt 321), et la Regia Aeronautica de quelques centaines d'avions de transport disparates, mais tout cela paraît dérisoire en regard de la tâche à accomplir (1)
(1) pour déposer 20 000 paras en Normandie, Britanniques et Américains allaient aligner un millier d'avions et plus de cinq cents planeurs
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