samedi 30 avril 2011

2976 - le pétrolier qui ne voulait pas mourir

... dans l'après-midi du 13 août, l'Ohio n'est plus qu'une épave, que son équipage a d'ailleurs abandonné pour se réfugier sur le destroyer Penn.

Mais aussi incroyable cela puisse-t-il paraître en regard des dommages qu'il a déjà subi, le grand pétrolier refuse de mourir. Et comme l'essence qu'il contient - et qui miraculeusement ne s'est pas encore embrasée - est vitale pour le sort de Malte, décision est bientôt prise de renvoyer des hommes à bord afin qu'ils aident au remorquage.

Espoir futile : malgré tous ses efforts, le Penn, qui ne jauge que 1 500 tonnes, s'avère incapable de hâler un navire non seulement dix fois plus lourd que lui mais aussi sur lequel les Allemands, flairant la proie facile, continuent de s'acharner : dans la soirée, ayant encaissé plusieurs bombes supplémentaires, l'Ohio est donc abandonné pour la deuxième fois.

Au matin du 14, l'increvable pétrolier est pourtant encore à flots ! L'arrivée d'un dragueur de mines - le Rye - va même permettre au Penn de reprendre un remorquage que les Allemands, comme la veille, viennent cependant interrompre une fois de plus, contraignant l'équipage à abandonner pour la troisième fois (!) un navire qui, au passage, encaisse encore quelques bombes supplémentaires.

Mais comme il faut toujours croire en la Providence, celle-ci se matérialise sous la forme de deux destroyers supplémentaires - les Branham et Ledbury - lesquels vont bientôt offrir aux l'incroyable spectacle d'une carcasse de pétrolier hâlée par deux navires et littéralement prise en sandwich par deux autres !

S'il ne tenait qu'à eux, les aviateurs Allemands briseraient aussitôt la magie mais l'incroyable équipage est à présent suffisamment proche de Malte pour se voir secouru par les "Spitfire" de l'île.

Malgré quelques attaques supplémentaires, c'est donc sous les acclamations d'une foule aussi incrédule qu'hystérique que l'Ohio parvient enfin à pénétrer dans le port de La Valette, dans la matinée du 15 août...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Couler un pétrolier n'est pas si simple, du moins tant que la cargaison n'a pas pris feu...le compartimentage en soutes nombreuses multiplie les possibilités de contre ballaster en cas de gîte ou de maintenir le navire à flot, même sévèrement endommagé...Pour preuve la fameuse marée noire du prestige...Il avait commencé à se casser en deux dans une tempête carabinée en plein golfe de Gascogne mais les espagnols n'ont pas voulu le laisser se réfugier à La Corogne...
Résultat il a fallu une semaine, trois tempêtes successives , la remise en route de ses machines et la traction d'un surpuissant remorqueur chinois affrêté par la société de sauvetage hollandaise SMIT TAK pour achever de casser en deux et de couler ce pétrolier de trente ans d'âge, à simple coque , fragilisé par la rouille et déchiqueté par la furie de éléments...pour couler un car ferry par contre çà va bien plus vite...l'immense pont garage n'est pas compartimenté et en cas d'entrée d'eau c'est le chavirage assuré (l'Estonia , le Herald of free entreprise, le joola sénégalais, le salem express égyptien...et tant d'autres)