Dans ses mémoires, Kesselring écrira qu'après des mois d'attaques et des milliers de tonnes de bombes, le haut-commandement de la Luftwaffe considéra que "le succès de l'attaque aérienne contre Malte avait amené une telle détente de la situation, qu'il transféra sur le Front Est la plupart des forces aériennes"
"Naturellement, s'empressera-t-il d'ajouter, "il resta assez de forces pour pouvoir surveiller encore Malte" (1)
Le haut-commandement - et Kesselring lui-même - se trompait-il à ce point ou, à l'instar d'Adolf Hitler, avait-il tout simplement succombé aux charmes de la pensée magique ?
Car si une Luftflotte de plusieurs centaines d'appareils n'avait pas réussi à imposer un blocus complet à cette île maudite, comment imaginer qu'une force de "surveillance" réduite à la seule Regia Aeronautica italienne, et à quelques dizaines d'avions allemands, y parviendrait davantage ?
Et comment s'imaginer que les Britanniques - comme ils l'avaient d'ailleurs fait l'année précédente - ne chercheraient pas à profiter de ce relâchement pour expédier tous les navires possibles à Malte afin qu'ils réapprovisionnent l'île et lui permettent ensuite de repartir à l'attaque contre le trafic maritime germano-italien à destination de l'Afrique du Nord...
(1) Fana de l'Aviation, HS 41, page 70
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