A Malte, et comme en 1940, les derniers jours de décembre sont accueillis avec un regain d'optimisme, à peine tempéré par la disparition du porte-avions Ark Royal, compagnon de lutte de la première heure, torpillé le 13 novembre par le sous-marin allemand U-81 après avoir, une fois de plus, largué un nouveau chargement de "Hurricane" à destination de l'île.
Malgré cette tragique disparition, malgré les difficultés d'approvisionnement qui persistent, et malgré les bombes qu'Italiens (et dans une moins grande mesure, Allemands) continuent de faire régulièrement pleuvoir sur leurs têtes, les défenseurs de Malte savent que le bilan joue une fois de plus en leur faveur.
En Afrique du Nord, Rommel, qui, du fait des attaques maltaises, n'a reçu que 8 000 hommes sur les 60 000 réclamés, et seulement une partie de ses approvisionnements, Rommel, donc, vient juste d'être ramené sur sa ligne de départ d'El Agheila (Libye), d'où il s'était élancé en mars.
En URSS, la Wehrmacht, que tout le monde voyait bientôt parader à Moscou, vient pour sa part d'être repoussée par une puissante contre-offensive soviétique qui, secondée par le non moins formidable hiver russe, est à deux doigts de lui faire connaître une nouvelle Berezina, à laquelle elle n'échappera d'ailleurs que par miracle.
Mais c'est à Hawaï, à des milliers de kilomètres de là, que les nouvelles, bien que dramatiques, sont finalement les plus réjouissantes : au matin du 7 décembre, l'Aéronavale japonaise a lancé une attaque sur la grande base de Pearl Harbour, précipitant l'Amérique dans un conflit qu'Hitler, en déclarant lui-même la guerre aux États-Unis quatre jours plus tard, vient de rendre mondial, ce qui, à terme, signifie que Malte pourra elle aussi bénéficier de la manne américaine.
Pourtant, alors que le ciel maltais semble se dégager, les Allemands viennent de prendre la décision de le rendre plus noir que jamais....
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