En ce début d'été 1941, la Luftwaffe se trouve pour la première fois dans la désagréable position du dormeur qui, aux prises avec une couverture trop petite, ne pourra jamais recouvrir à la fois ses pieds et le sommet de son corps, et finira donc par mourir de froid.
Pour soutenir les offensives en Grèce (avril), en Crète (mai) puis, surtout, en URSS (22 juin), l'État-major n'a en effet eu d'autre choix, faute de réserves, que de grappiller des avions sur tous les autres théâtres d'opérations, et notamment en Méditerranée occidentale.
Et si quelques bombardiers frappés de la croix gammée continuent d'opérer - surtout de nuit - au-dessus de Malte, la responsabilité d'en découdre avec l'île, mais aussi d'assurer la sécurité du trafic maritime entre l'Italie et la Libye, repose désormais presque exclusivement sur les épaules de la Regia Aeronautica italienne qui, malgré le courage de nombre de ses pilotes, est malheureusement incapable de suffire à la tâche.
En conséquence, après plusieurs mois d'interruption, les convois de ravitaillement britanniques ont pu reprendre : en avril, deux opérations successives ont ainsi permis d'amener à Malte douze puis vingt-trois chasseurs "Hurricane"; quarante-huit autres ont suivi en mai, et encore quarante-huit en juin.
En même temps que les chasseurs, les bombardiers, qui avaient tous dû émigrer en Égypte fin février, ont commencé à réintégrer leurs nids maltais. Et les premiers "Wellington" ont rapidement été suivis de Bristol "Bleinheim" et "Beaufighter", mais aussi de Martin "Maryland" et de Short "Sunderland" de reconnaissance.
Mais le plus important, bien que le moins prestigieux, a encore été le retour progressif, dans le port de La Valette, des cargos et des pétroliers chargés des approvisionnements indispensables à la poursuite de la lutte...
Aucun commentaire:
Publier un commentaire