Parti de Gibraltar quatre jours auparavant, le convoi de ravitaillement britannique a réussi à franchir le Détroit de Sicile, puis à rallier le port de La Valette, sans que les "Sparviero" de la Regia Aeronautica basés en Sardaigne soient en mesure de les en empêcher ni même d'endommager les navires groupés autour du porte-avions Ark Royal.
Mais à l'Est de Malte, la seconde partie de l'Opération Excess se passe beaucoup moins, lorsque trois escadrilles de "Stuka" allemands font soudainement leur apparition au-dessus de l'Illustrious.
"Nous étions, écrira l'amiral Cunningham, trop intéressés par ces attaques en piqué d'un genre nouveau [du moins en Méditerranée] pour prendre le temps d'avoir peur... nous ne pûmes qu'admirer leur adresse et leur précision" (1)
Et de fait, la précision des pilotes de la Luftwaffe est diabolique, puisqu'en quelques minutes six bombes de 500 kilos s'abattent sur le malheureux porte-avions britannique qui, en flammes, gouvernail et ascenseurs bloqués, est réduit à l'état d'épave sur le point de couler !
Impossible de revenir à Alexandrie dans ces conditions - le navire sombrerait bien avant d'y arriver - le seul espoir est donc de rallier La Valette, dont le port n'est certes qu'à une centaine de kilomètres, mais qui, depuis juin 1940, est constamment bombardé par les aviations italienne et maintenant allemandes !
Parvenu à Malte par miracle, le grand porte-avions est aussitôt envahi par des hordes d'ouvriers qui, pendant plusieurs jours, vont s'efforcer de le remettre en état de prendre la mer, afin qu'il puisse rallier Alexandrie par ses propres moyens.
Les Allemands, on s'en doute, sont bien décidé à l'en empêcher
(1) cité par J. Mordal, 25 siècles de guerre sur mer, tome 2, page 159
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