2953 - quand l'Allemagne entre en scène

... comme il est toujours plus facile d'expédier des avions par les airs plutôt que des tanks et des fantassins par la route, c'est donc la Luftwaffe qui va inaugurer l'aide allemande à une Italie proche de la déroute sur le théâtre méditerranéen.

Mais comme il faut bien que les avions eux-mêmes proviennent de quelque part, c'est de la lointaine et très enneigée Norvège que vont arriver les premiers aviateurs allemands qui - et ce n'est pas un hasard - sont par ailleurs spécialisés dans la lutte anti-navires, domaine dans lequel les Italiens, malgré les efforts des premiers Aerosiluranti (1), sont loin de suffire à la tâche.

Début janvier 1941, donc, des dizaines d'appareils allemands commencent à s'implanter en Sicile mais aussi dans les îles du Dodécanèse (2) A la fin du mois, ils seront plus de 300, et près de 500 en mars, lorsque l'Afrika Korps, elle-même dotée de quelques 200 avions supplémentaires, débarquera en Libye italienne.

Trois cents à cinq cents avions, ce n'est guère, et même pas le cinquième de ce dont dispose la Regia Aeronautica italienne.

Mais entre les appareils allemands et les appareils italiens, et entre les équipages allemands et les équipages italiens, le différentiel d'efficacité est - il faut bien le dire - considérable, et ne va pas tarder à se manifester dans toute son ampleur,... au détriment des Britanniques.

Et particulièrement des Britanniques occupés à défendre, ou à ravitailler, la minuscule île de Malte...

(1) les Aerosiluranti, ou "avions torpilleurs" étaient, une fois encore, des trimoteurs SM-79 "Sparvierio" emportant cette fois une torpille sous le ventre
(2) situées en Mer Égée, les îles du Dodécanèse, et particulièrement celle de Rhodes, étaient devenues italiennes après la guerre italo-turque de 1912