... même si ces premiers renforts destinés à Malte peuvent paraître dérisoires, et tenir surtout du symbole, leur acheminement depuis Gibraltar n'en pose pas moins un redoutable problème à une Amirauté britannique certes mieux disposée que sa rivale italienne à subir des pertes mais tout de même pas au point de courir au suicide.
Pour minimiser les risques, on a donc imaginé une opération en deux phases complémentaires, où le convoi parti de Gibraltar, et placé sous la protection du porte-avions Ark Royal et de deux cuirassés, s'aventurera dans un premier temps jusqu'à l'entrée du Détroit de Sicile puis, si la flotte italienne ne se matérialise pas, poursuivra sa route, sous escorte légère, jusqu'à la sortie de ce même détroit, où elle sera alors prise en charge par une force analogue et partie d'Alexandrie, avec à sa tête le porte-avions Eagle et plusieurs cuirassés, dont l'increvable Warspite.
L'affaire a tout d'un test, dont personne ne sait comment il va tourner mais dont tout le monde est convaincu, s'il tourne mal, qu'il signifiera la fin de la résistance britannique à Malte.
Et de fait, le test vire à l’affrontement,... mais un affrontement qui, comme de juste, ne se déroule pas du tout selon les paramètres prévus, puisque les Italiens, ignorant tout des intentions britanniques, ont eux-mêmes décidé de faire appareiller un convoi de ravitaillement à destination de la Libye, un convoi placé sous la protection des cuirassés Conte di Cavour et Giulio Cesare et un convoi qui, le 9 juillet, va donc croiser la route de la force britannique partie d’Alexandrie !
Ironiquement, si cette bataille, dite de Punta Stilo, se solde finalement par la retraite des cuirassés italiens, et des dégâts au Giulio Cesare, les convois de ravitaillement des deux camps vont arriver à bon port et sans dommage, ce qui, du point de vue britannique, signifie que Malte est bel et bien ravitaillable par mer.
Les Italiens n'ont pourtant pas encore dit leur dernier mot...
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