lundi 21 mars 2011

2936 - des moyens surtout symboliques

... 10 juin 1940

Une semaine après le rembarquement du contingent britannique à Dunkerque, Mussolini, craignant de voir les Allemands mettre seuls la main sur le gâteau français, se décide enfin à déclarer la guerre à la France et à la Grande-Bretagne.

Le même jour, la dernière grosse unité de la Royal Navy présente à La Valette, le vénérable porte-avions Argus - il date de 1918 - appareille à destination d'Alexandrie, laissant Malte seule à son destin.

Car à Malte, il n'y a rien, si ce n'est quelques milliers de fantassins et marins britanniques, l'un ou l'autre navire de petit tonnage, une trentaine de canons antiaériens... et quelques poignées d'avions périmés que le responsable de la Royal Air Force dans l'île, le Commodore Maynard, a déjà bien du mérite à avoir pu conserver sur place.

Depuis des mois, l'intéressé multiplie les demandes de renforts. Mais en vain, car à Londres, chacun tient Malte pour une cause perdue et cherche donc bien davantage à en extraire les rares appareils qui pourraient encore être utiles à quelque chose qu'à y expédier de nouveaux avions qui ne serviraient de toute manière qu'à agrémenter le tableau de chasse des aviateurs italiens, dont les terrains de Sicile ne sont qu'à une centaine de kilomètres.

C'est donc par hasard que Meynard s'est rendu compte de la présence, dans les hangars de Kalafrana, d'une quinzaine de biplans Sea Gladiator, en caisses, abandonnés sur place quelques semaines auparavant par le désormais défunt porte-avions Glorious (1)

De la découverte à l'utilisation, il n'y avait qu'un pas... que la Fleet Air Arm, propriétaire des avions s'est néanmoins refusé à franchir, avant de finalement consentir, après d'interminables palabres, à en céder six.

Quatre de ces avions ont été réassemblés (2) pour former un "Malta Fighter Flight" d'autant plus symbolique que Meynard, faute de pilotes de chasse en dotation, n'a d'autre choix, pour les mener au combat, que de faire appel à des volontaires choisis parmi les pilotes d'hydravions ou d'avions de transport présents à Malte !

C'est avec ces moyens pour le moins modestes que l'île va, dès le lendemain, plonger dans la guerre...

(1) le Glorious avait été coulé le 8 juin au large de la Norvège par les croiseurs de bataille Scharnhorst et Gneisenau
(2) les deux autres furent allaient être utilisés comme réservoirs de pièces de rechange

2 commentaires:

Anonyme a dit...

L'humour anglais ne perdant pas ses droits, les trois premiers gladiator réassemblés avaient été baptisé du nom des trois vertus théologales La Foi, l'Espérance et la Charité...une blague au second degré pour bien marquer que la situation de l'aviation maltaise ne pouvait espérer son secours que des puissances divines.

Anonyme a dit...

L'humour anglais ne perdant pas ses droits, les trois premiers gladiator réassemblés avaient été baptisé du nom des trois vertus théologales La Foi, l'Espérance et la Charité...une blague au second degré pour bien marquer que la situation de l'aviation maltaise ne pouvait espérer son secours que des puissances divines.