jeudi 17 février 2011

2904 - régler les détails

... tandis que le Hornet file vers son rendez-vous avec Halsey, les futurs raiders apprennent enfin - et de nul autre que Doolittle lui-même - les détails de leur future mission vers Tokyo.

Vers Tokyo, donc, mais pas uniquement puisque l'État-major a également décidé de bombarder Yokohama (2 avions), Nagoya (2 avions, Yokosuka (1 avion) et Kobe (1 avion), décision dont, aujourd'hui encore, on s'explique mal l'intérêt puisque chaque B-25 n'emportera en définitive que quatre bombes de 500 livres (227 kilos) ou leur équivalent en incendiaires, autant dire rien pour une ville de la taille de Kobe (1 million d'habitants), et a fortiori pour une mégalopole comme Tokyo (7 millions) qui, au maximum, et à supposer que tous les avions désignés y parviennent, n'héritera donc que de dix tonnes de bombes (1)

Une fois leur bombardement effectué, les avions devront en outre poursuivre leur voyage jusqu'en Chine... et surtout y dénicher les terrains de fortune que les partisans de Chiank Kaï-Chek sont supposés avoir sécurisés et balisés, perspective qui, on s'en doute, ne soulève aucun enthousiasme chez les aviateurs, dont pourtant pas un seul ne décide de renoncer malgré l'opportunité que leur laisse, une fois encore, le colonel Doolittle (2)

Le carburant constituant le facteur-clé de toute cette opération, chaque appareil devra d'autre part, et aussitôt après son décollage, mettre individuellement le cap vers son objectif plutôt que de cercler dans le ciel et de gaspiller ainsi son essence en attendant le reste de ses camarades, décision logique en soi mais qui implique également l'impossibilité pour les avions de se défendre les uns les autres en cas d'attaque par la chasse japonaise, ce qui, avec seulement trois mitrailleuses par avion (dont une de petit calibre dans la pointe avant), n'a rien de rassurant...

(1) par comparaison, le seul raid du 27 juillet 1943 contre Hambourg impliquait quelque 700 avions qui larguèrent plus de 9 000 tonnes de bombes
(2) à plusieurs reprises, y compris durant les semaines de formation, Doolittle avait offert cette possibilité aux candidats raiders. Pas un seul ne s'était désisté

Aucun commentaire: