C'était surtout une idée qui, en cas d'échec, coûterait énormément, et peut-être même la guerre, mais qui, en cas de succès, ne rapporterait pas grand-chose, du moins matériellement.
Mais les guerres ne se gagnent pas seulement avec des fantassins, des tanks et des avions : elles se gagnent aussi au moral, ce moral qui incite les ouvriers des usines d'armement à travailler davantage, et les soldats à mieux accepter l'idée du sacrifice suprême.
Et pour réveiller puis entretenir ce moral, il faut des victoires et des héros positifs auxquels on pourra se raccrocher dans les journées les plus noires.
C'est de cela que l'Amérique avait désespérément besoin au printemps de 1942.
Encore sous le choc de l'attaque japonaise contre Pearl-Harbor, et surtout de la succession ininterrompue de défaites et de retraites qui avait suivi, il lui fallait un personnage charismatique capable d'incarner la renaissance de la Nation, et aussi un fait d'armes susceptible d'entrer dans la légende.
Et pour cela, il était peut-être nécessaire de risquer la fortune de l'Amérique sur un coup de dés, et de lancer ces dés à des milliers de kilomètres de Washington, en plein cœur de l'Empire japonais, pour un raid unique et sans lendemain dont la Légende, et Hollywood, diraient d'ailleurs qu'il n'avait duré que 30 secondes.
30 secondes pour changer le cours de l'Histoire
30 secondes sur Tokyo

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