
... prévu pour le 6 février 1945, le grand retour des Britanniques sur Bielefeld doit néanmoins être décommandé deux fois, en raison d'une météo particulièrement peu coopérative, qui cache la cible sous d'épaisses couches de nuage.
Le 22 février, dix-huit Lancaster, chargés chacun d'une Tallboy de 5.2 tonnes, peuvent enfin voler - ou devrait-on dire se traîner - jusqu'à Bielefeld.
Mais, malgré ces 100 tonnes d'explosifs supplémentaires, le résultat concret déçoit une fois de plus les attentes : en l'absence de tout coup direct, les dégâts, là encore vite réparés, se limitent à quelques dizaines de mètres de rails tordus ici et là, en amont et en aval du viaduc.A ce stade, et depuis l'automne de 1940, plus de 3 000 tonnes de bombes (!) ont déjà larguées en pure perte sur cet ouvrage décidément indestructible.
Les Britanniques, pourtant, ne se découragent pas, et se préparent à lancer un nouveau raid qui mettra cette fois en vedette leurs nouvelles Grand Slam de 10 tonnes, dont ce sera la première sortie opérationnelle.
Mais en ce mois de mars 1945, si Albion est toujours aussi tenace que rancunière, l'enjeu de cette obstination, lui, n'en vaut doublement plus la chandelle...
2 commentaires:
je ne pense pas qu'on puisse parler d'obstination mais plutôt d'expérimentation.
les militaires alliés savaient que la fin de la récréation n'allait pas tarder à être sifflée et les deux derniers mois de la guerre ont été l'occasion d'utiliser l'Allemagne comme champ de tir à moindre frais.
Clostermann l'évoque à la fin du "Grand Cirque"
C'est hallucinant que l'on consacre tant de moyens a un pont, a un moment ou il ne sert plus a rien.
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