vendredi 14 janvier 2011

2870 - conquérir ou détruire


... il est des ponts - comme celui d'Arnhem - que l'on convoite avec obstination, sur lesquels on échafaude des plans, pour lesquels on réunit de gros moyens... et que l'on se résigne finalement à détruire, par pur dépit et faute d'avoir réussi à s'en emparer.

Il en est d'autres, comme celui de Remagen, que l'on conquiert par hasard, et pourrait-on dire contre son gré, avant de réaliser le potentiel qu'il représente, potentiel que l'on exploite jusqu'au bout ou jusqu'à ce qu'il finisse lui-même par s'effondrer.

Il en d'autres encore - en fait, la quasi-totalité - que l'ennemi, à Cologne, à Oberkassel, à Torgau et en d'innombrables autres endroits, comme Manille, détruit bien avant que l'on ne parvienne à s'en approcher.

Il en est d'autres enfin que l'on ne veut nullement conquérir, et encore moins utiliser, mais seulement casser afin d'en priver l'adversaire, quitte pour cela à multiplier les raids et à les noyer sous de véritables torrents de bombes car les ponts - du moins ceux de la 2ème G.M. - sont, par leurs faibles dimensions et leurs méthodes de construction, cibles particulièrement difficiles à détruire.

L'un d'eux, en particulier, était encore debout après cinq ans d'attaques et malgré plus de 3 000 tonnes de bombes lancées sur lui !

Et pour finalement réussir à s'en débarrasser, il fallut mobiliser des moyens gigantesques et à vrai dire parfaitement disproportionnés en regard de l'intérêt qu'il représentait encore pour un ennemi qui avait depuis longtemps perdu la guerre et n'en avait plus que pour quelques semaines avant de capituler.

Après le Pont d'Arnhem et le Pont de Remagen, il y eut un autre pont, ou plus exactement un viaduc...

... le Viaduc de Bielefeld

1 commentaire:

Jérémy a dit...

Une sacré épopée qui s'annonce !

J'en profite pour signaler un petit oubli de mot dans le premier paragraphe "... que l'on SE résigne finalement ...".

Bravo pour ce blog d'une qualité exceptionnelle !