vendredi 31 décembre 2010

2856 - partir ou rester ?

... devant Remagen, le général Hoge a donc décidé, de sa propre initiative, de saisir l'opportunité qui se présente.

Sans attendre l'autorisation de ses supérieurs, il s'est emparé du pont et a commencé à faire franchir le fleuve aux troupes dont il dispose : dans les premières 24 heures, près de 8 000 hommes - mais comme nous l'avons vu très peu de véhicules et encore moins de blindés - vont ainsi traverser le Rhin "les pieds au sec".

Reste qu'en haut-lieu, l'initiative de Hoge, une fois connue, a soulevé au moins autant d'inquiétude que d'enthousiasme.

Rarement en effet l'expression "tête de pont" n'aura autant mérité son nom puisque les avant-gardes américaines, non contentes de se trouver seules et isolées en plein territoire allemand, sont - littéralement - adossées à un pont dont elles dépendent pour leur survie mais dont nul ne sait si - ni combien de temps - il demeurera debout.

Qu'il vienne à s'effondrer, ou que les Allemands se mettent - comme à Arnhem - à réagir avec énergie et rapidité, et la belle aventure, ce "Moment dans l'Histoire" comme le titrera bientôt Time Magazine, se transformera - toujours comme à Arnhem - en un monumental et sanglant fiasco.

Pour l'éviter, il n'existe en vérité que deux solutions : quitter la partie en ordonnant un retrait général et immédiat ou, a contrario, doubler la mise en expédiant à Remagen, en priorité absolue, tous les moyens matériels et humains qu'on pourra rassembler ici et là, puis leur faire traverser le fleuve toutes affaires cessantes.

Le dernier mot en cette affaire va, une fois de plus, revenir au général Eisenhower

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