lundi 27 décembre 2010

2852 - le Miracle de Remagen


... à mesure que la fumée se dissipe, les combattants des deux camps, tétanisés, découvrent un incroyable spectacle : les 325 mètres d'acier du Pont Ludendorff, comme indifférents à la folie des Hommes, se dressent toujours au-dessus du Rhin !

En fait, sous l'effet de l'explosion, le tablier tout entier s'est bel et bien soulevé de quelques centimètres,... puis est tranquillement retombé sur ses piliers.

Comment comprendre ce que tout le monde - du moins dans le camp allié - appellera bientôt le "Miracle de Remagen" ?

En tout premier lieu, il faut évidemment citer l'incroyable défaillance de la charge principale, que le capitaine Friesenhahn tenta, mais en vain, d'actionner à plusieurs reprises.

Pour l'expliquer, certains ont invoqué un sabotage par des Hiwis présents sur place, ou par des soldats allemands à présent désireux de hâter la fin du conflit.

Mais Friesenhahn n'était pas un amateur, et faisait régulièrement tester le circuit électrique, en sorte que la cause la plus vraisemblable reste encore un obus qui, défiant néanmoins toutes les lois de la probabilité, se serait abattu directement sur le tube de protection, le sectionnant au passage.

Il existait bien une charge de secours et un dispositif indépendant, que le caporal Faust parvint d'ailleurs à déclencher in extremis, mais cette charge - nous l'avons vu - n'était pas constituée des 600 kilos d'explosifs militaires promis, mais de seulement 300 kilos d'un explosif industriel, par ailleurs moins puissant.

Pour ne rien arranger, ces explosifs furent installés à la va-vite, et quasiment sous le feu des soldats américains, ce qui, en plus des tirs de ces derniers, explique sans doute pourquoi la moitié seulement des explosifs - soit environ 150 kilos - détonna réellement, ce qui suffisait pour soulever le tablier, mais pas pour le détruire...

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