mercredi 22 décembre 2010

2847 - Cologne, Remagen : 46 kilomètres

... 13h00

Alors qu'il pénètre prudemment dans Remagen, le Lieutenant Karl Timmerman, de la 9ème Division blindée américaine, n’en croit pas ses yeux : à seulement quelques centaines de mètres, en lieu et place de l’amas de ferrailles qu’il s’attendait à découvrir, un pont intact se dresse en travers du Rhin !

Plus incroyable encore : comme inconscients de la réalité de la guerre et du danger qui les menace, une incroyable noria de véhicules, de fantassins et de civils allemands est tranquillement occupée à passer d’une rive à l’autre !

La scène a quelque chose de surréaliste, et d'autant plus qu'en début de matinée, Timmerman et ses hommes étaient encore à près de 20 kilomètres au nord-ouest de cette petite bourgade de Rhénanie-Palatinat, dont personne parmi eux n'avait jamais entendu parler.

A quelques centaines de mètres en arrière, le peloton de M26 Pershing du Lieutenant John Grimball se tient prêt à intervenir en cas de résistance allemande, mais à leur bord, le sentiment qui domine est bien davantage l'ennui que l'excitation.

Depuis leur arrivée en Europe, si ces nouveaux tanks de 42 tonnes ont accumulé les problèmes mécaniques, ils n'ont en revanche rencontré que fort peu d'opposition, en sorte que nombre de leurs occupants en sont venus à penser qu'au rythme où le Troisième Reich est en train de s’effondrer, ils arriveraient à Berlin sans même avoir pu inscrire un seul Panther ou Tiger à leur tableau de chasse.

D’autant qu’avant d’arriver à Berlin, il faudrait d’abord réussir à franchir le Rhin, ce qui paraît d’autant plus difficile que depuis Cologne, 46 kilomètres plus au Nord, tous les ponts ont systématiquement été détruits par une Wehrmacht en pleine retraite.

Et quand bien-même parviendrait-on à en trouver un encore intact que celui-ci serait probablement impraticable à ces patauds et encombrants engins, à la fois dix tonnes plus lourds et un mètre plus larges (1) que les classiques Sherman de l’armée américaine…

(1) Bien qu’un quinzaine de tonnes plus léger que le Tiger allemand, le Pershing était, avec ses 3.5 mètres, aussi large que ce dernier, dont nous avons souvent mentionné les problèmes pour franchir les ponts

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