
À son corps défendant, le capitaine Willi Bratge est devenu le symbole par excellence d'une Wehrmacht à présent au bout du rouleau.
Si sa mission consiste tout simplement à protéger le Pont ferroviaire de Remagen jusqu'à sa destruction complète, les effectifs nécessaires à l'accomplissement de la dite mission n'existent plus que sur le papier.
Pourtant promis, les Panzers brillent toujours par leur absence; les Hilfswillige (1) ont disparu dans la nature; les Hitlerjugend manquent désormais à l'appel et, pire encore, le bataillon de Flak jusque-là posté sur la colline surplombant le tunnel ferroviaire vient d'être expédié ailleurs, en même temps que ses canons de 88mm.

Le 26 février, il a en effet appris qu'il relevait désormais de la 5ème Panzer... laquelle a pourtant quitté les environs depuis plusieurs semaines !
Toujours sur le papier, le commandement opérationnel du secteur repose sur les épaules du général Botsch qui, non content de n'avoir lui aussi quasiment aucune troupe à sa disposition, vient juste d'être expédié ailleurs et sans même avoir eu le temps de briefer son successeur désigné, le général von Bothmer

Dans ce jeu où tout le monde se refile la patate chaude - ou plus exactement un pont - Hitzfeld n'avait probablement jamais entendu parler de Remagen auparavant, ce pourquoi, et ayant lui aussi bien d'autres soucis en tête, il s'est contenté de n'y expédier qu'un seul officier, le major Hans Scheller, qui, en compagnie de son chauffeur et d'une demi-douzaine d'opérateurs radio, a immédiatement pris la route vers ce pont dont il doit en principe assurer le commandement et veiller à la destruction...
(1) sur les Hilfswillige (ou Hiwis) : Saviez-vous que... 2517-18
(2) par contraste, Bonn n'est qu'à environ 20 kms de Remagen
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