La perte définitive du Pont d'Arnhem, qui la veille est redevenu allemand, signifie évidemment l'échec de l'Opération Market Garden ou du moins de sa dernière et plus importante partie.
Que faut-il faire à présent ? Le plus urgent, à l'évidence, est de contrer les attaques que les Allemands ne cessent de lancer contre l'étroit corridor qui mène de Neerpelt à Nimègue, ce qui implique d'élargir celui-ci par tous les moyens possibles, et donc de prêter main-forte aux paras des 82ème et 101ème américaines qui, depuis le 17 septembre, font le coup-de-feu sur près de 80 kms de campagne hollandaise.
Contrairement à leurs infortunés camarades britanniques encerclés à Oosterbeek, les Américains peuvent cependant compter sur l'appui des fantassins et des blindés du 30ème Corps, et aussi sur les parachutages d'une Aviation alliée qui, du moins lorqu'elle n'est pas clouée au sol par le mauvais temps, est en mesure d'acheminer le ravitaillement nécessaire... et surtout de l'acheminer à bon port.
Car, de l'autre côté du Rhin, les rares largages opérés au profit des Britanniques continuent pour l'essentiel de tomber directement entre les mains allemandes puisque personne n'est encore parvenu - ni ne parviendra - à mettre en place une liaison radio qui aurait permis d'assurer un support aérien efficace !
Dans ces conditions, le minuscule réduit d'Oosterbeek n'offre aucun intérêt tactique, alors que sa capitulation n'est plus qu'une question d'heures.
A ce titre, la tentative des paras polonais du général Sosabowski de traverser le Rhin sur de minuscules dinghy, afin de venir en aide à leurs frères d'armes britanniques piégés sur l'autre rive, cette tentative relève davantage de l'héroïsme romantique que d'une quelconque logique ou nécessité militaire.
Et de fait, une première traversée, opérée dans la nuit du 22, et sous le feu allemand, ne permet que de déposer une cinquantaine d'hommes, qui seront rejoints, le lendemain soir, et dans les mêmes conditions, par 150 hommes supplémentaires, autant dire quelques gouttes d'eau dans l'océan de misère qu'est devenu le camp retranché d'Oosterbeek...
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