Avec des si, on aurait peut-être pu sauver les paras de la 1ère Aéroportée encerclés à Oosterbeek, et peut-être même ceux piégés à Arnhem.
En effet, de Nimègue à Arnhem, il n'y a guère qu'une quinzaine de kilomètres. Mais pour les franchir, encore faudrait-il que le 30ème Corps britannique, dont les premiers éléments ont pourtant traversé le Pont routier la veille, encore faudrait-il qu'il se décide à avancer.
Car pour Brian Horrocks il est moins que jamais question de faire progresser les tanks Sherman sans la protection d'une infanterie qui, pour l'essentiel, traîne encore fort loin derrière, quelque part entre Neerpelt et Nimègue.
En concevant Market Garden, Montgomery et son État-major voyaient le 30ème Corps comme le fer de lance des armées alliées planté dans le flanc du monstre allemand à l'agonie.
Mais en ce 21 septembre 1944, le dit monstre est loin d'être aussi affaibli qu'on le pensait, alors que le fer de lance, après cinq jours de combats, se révèle quant à lui passablement émoussé et de surcroît très occupé à prêter main-forte aux paras des 82ème et 101ème américaines sur des routes toujours aussi désespérément étroites et constamment soumises aux attaques allemandes.
Et d'ailleurs à quoi bon ? Dans la matinée, les derniers paras britanniques qui s'accrochaient encore à l'entrée Nord du Pont d'Arnhem se sont rendus à une armée allemande qui tenait déjà l'entrée Sud.
Et en prenant soin de sécuriser le bac à Oosterbeek, les Allemands ont également ruiné le dernier espoir de pouvoir franchir le Rhin.
Alors, c'est plus pour la forme qu'autre chose qu'à midi quelques Sherman isolés redémarrent vers le Nord : dans la soirée, le rideau tombe et le constat s'impose : on n'a plus les moyens de franchir un pont de plus, ou, comme le retiendra l'Histoire, on a voulu aller...
... un Pont trop loin...
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