En ce quatrième jour de Market Garden, alors qu'à Nimègue les Américains de la 82ème se préparent à lancer un nouvel assaut - qu'ils espèrent cette fois final - contre les deux ponts qui enjambent la Waal, et qu'à Arnhem une poignée de Britanniques de la 1ère tient toujours l'entrée Nord de celui qui enjambe le Rhin, il est à présent temps de dresser un premier bilan d'une opération que Montgomery et son État-major voulait décisive mais qui, à l'évidence, ne se déroule pas du tout comme prévu.
Sur le plan tactique, loin de se déverser vers la Rühr, fantassins et blindés du 30ème Corps sont toujours coincés devant Nimègue, une vingtaine de kilomètres plus au Sud.
Et même si l'espoir demeure de passer bientôt sur l'autre rive de la Waal, inutile à présent de compter sur le moindre effet de surprise pour franchir le Rhin à Arnhem : les Allemands ont maintenant pleinement réalisé les intentions britanniques, face auxquelles ils ont d'ailleurs réagi bien plus rapidement et plus efficacement qu'on ne le croyait possible.
Dit autrement : le contexte et les perspectives militaires ont radicalement changé, en sorte que même si l'on parvenait, dans les prochaines heures, à s'emparer enfin du Pont d'Arnhem, sa conquête ne servirait probablement plus à rien face aux défenses que les Allemands sont occupés à installer dans la région !
Et en regard des renforts que Model ne cesse de recevoir, les Alliés se retrouvent par ailleurs à la peine : de ses positions avancées de Nimègue à ses bases arrières de Neerpelt, le 30ème Corps dépend toujours d'un étroit cordon ombilical qui, sur 80 kilomètres de long, est régulièrement coupé par des contre-attaques allemandes, avec toutes les conséquences que cela implique sur les capacités opérationnelles de cette unité.
A Son, à Best, à Veghel, et en maints autres endroits tout au long du dit cordon, les hommes de la 101ème, loin d'en avoir fini avec les Allemands, continuent au contraire de faire le coup de feu avec ces derniers, ce qui augure mal de la suite des opérations et surtout du sort des paras britanniques désormais totalement encerclés à Arnhem.
Des paras qui devaient être secourus en deux jours et dont personne n'imaginait qu'ils pourraient tenir plus de quatre jours...
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