Dans un grondement de tonnerre, le premier Sherman du 30ème Corps s'engage sur le pont Bailey que les hommes du Génie, aidés de prisonniers de guerre allemands, viennent d'installer à Son, en remplacement du pont détruit deux jours auparavant.
En cet instant précis, le Sherman de tête a déjà 36 heures de retard sur l'horaire prévu.
Au fur et à mesure de sa lente remontée vers le Nord, le 30ème Corps fait sa jonction avec les paras de la 101ème Aéroportée toujours engagés dans de multiples et violents combats à Veghel comme à Grave, et à vrai dire tout au long de la route qui mène à Arnhem, ou plus exactement à Nimègue, puisque l'autre rive de la Waal demeure toujours inaccessible à ceux de la 82ème.
En attendant la capture du Pont de Nimègue, tanks et fantassins continuent donc de progresser tant bien que mal, et plutôt mal que bien car, depuis Neerpelt, la chaussée s'est à peine améliorée et se révèle donc non seulement trop étroite pour les blindés, mais également semée d'embuches.
Chaque arbre, chaque maison, chaque tournant, est en effet susceptible de camoufler un canon antitank allemand, ou même un char Panther, surgi de Dieu-sait-où, car voilà bien le drame de cette stratégie imaginée par Montgomery, où, contre toute logique militaire, et pourrait-on dire contre la Raison, on avance en file indienne en plein territoire ennemi et sans rien ou presque - si ce n'est des paras sous-équipés - pour protéger ses flancs.
Alors, au moindre obstacle, la colonne s'arrête et on attend que les fantassins - ou les chasseurs-bombardiers - aient fini de régler le problème.
Et même lorsqu'on croit l'obstacle franchi, il arrive fréquemment que les attaques reprennent, cette fois sur le milieu ou les arrières de la colonne, ce qui impose un nouvel arrêt, puis le déblaiement du tank, du camion ou de la Jeep qui a tiré le mauvais numéro à cette impitoyable et épuisante loterie de la Mort.
Alors, au moindre obstacle, la colonne s'arrête et on attend que les fantassins - ou les chasseurs-bombardiers - aient fini de régler le problème.
Et même lorsqu'on croit l'obstacle franchi, il arrive fréquemment que les attaques reprennent, cette fois sur le milieu ou les arrières de la colonne, ce qui impose un nouvel arrêt, puis le déblaiement du tank, du camion ou de la Jeep qui a tiré le mauvais numéro à cette impitoyable et épuisante loterie de la Mort.
Et si cela ne suffisait pas encore, il y aussi les ponts eux-mêmes qui, bien que capturés par les paras, se révèlent parfois inutilisables : sur le Canal Willems, l'étroitesse d'un pont-levis impose ainsi de construire un pont provisoire pour les blindés, alors qu'à Honinghutje, le pont existant se révèle si endommagé par les combats qu'il ne permet plus que le passage des fantassins, ce qui contraint donc ces mêmes blindés à effectuer un long détour dans ce paysage hollandais que tout le monde a vite appris à haïr...
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