En dépit des espoirs britanniques, l'État-major allemand s'attendait à une attaque, et si l'ampleur et la direction de celle-ci va quelque peu le surprendre dans un premier temps, il n'en va pas moins réagir bien plus rapidement que prévu... encore qu'ironiquement, le plus étonné dans cette affaire n'est autre que celui qui, dans quelques heures, va faire de Market Garden un retentissant échec britannique.
En apprenant que des parachutistes ont atterri à quelque kilomètres seulement de l'Hôtel Tafelberg où il séjourne, Walter Model en déduit en effet que ces derniers ne sont là que pour l'enlever lui, ce qui l'incite à décamper immédiatement pour un endroit plus sûr, d'où il n'émergera qu'en fin de soirée, après avoir enfin compris le véritable objectif britannique.
Si Model est quelque peu lent à la détente, il en va tout autrement d'un de ses subordonnés, Wilhem Bittrich, commandant des 9ème et 10ème Panzer SS, lequel prend sur lui d'envoyer immédiatement des éléments de reconnaissance de la Hohenstaufen en direction de Nimègue, où ils arrivent juste à temps pour empêcher les paras de la 82ème américaine de s'emparer des ponts.
A Arnhem-même, et bien qu'ils ne disposent pour l'instant d'aucun blindé, les hommes de la SS mènent la vie dure aux paras britanniques qui, comme nous l'avons vu, se retrouvent bientôt encerclés pour une part à l'entrée Nord du pont routier et, pour le gros de la troupe, sur leurs aires d'atterrissage.
Mais les Allemands vont également bientôt mettre la main sur les plans et les horaires complets de Market Garden, retrouvés dans la carcasse abandonnée d'un planeur,... des plans que Model, décidément peu en forme en ce début de bataille, va immédiatement balayer du revers de la main, tant il est convaincu qu'il ne peut s'agir que de faux destinés à le tromper !
L'Histoire militaire étant faite d'ironies, la Luftwaffe, elle, va néanmoins prendre ces documents suffisamment au sérieux pour décider d'expédier, le lendemain, des chasseurs à l'heure et sur le trajet prévus pour les planeurs de la seconde vague d'attaque,... des planeurs qu'ils ne trouveront pas puisque bloqués en Grande-Bretagne par de mauvaises conditions météorologiques, ce qui fera dire à Model qu'il avait bel et bien eu raison de ne pas faire confiance aux documents entrés en sa possession...
Aucun commentaire:
Publier un commentaire