jeudi 4 novembre 2010

2799 - Hell's Highway

... en quelques minutes, ce qui devait être une chevauchée victorieuse jusqu'à Arnhem vient de se transformer en un interminable cauchemar, que chacun, dans le camp allié, appellera bientôt la "Hell's Highway", la route de l'enfer...

Mais aussi douloureux soit-il, ce cauchemar était pourtant prévisible.

"Le plan britannique se résumait ainsi : lancer des tanks sur une route à deux voies, courant en ligne droite sur huit kilomètres à travers une forêt, une route sans aucun chemin parallèle, une route qui débouchait ensuite soudainement sur une zone densément habitée [la ville de Valkenswaard]. Le sol de chaque côté était trop meuble pour supporter le poids des véhicules blindés (...) Mais il ne l'était pas pour des canons antitanks, et la forêt leur donnait, ainsi qu'à leurs servants, une parfaite protection contre les raids aériens.
Une attaque sur cette route était une attaque qui menait droit dans un piège, dans une série d'embuscades où les véhicules et l'infanterie recevraient des tirs de trois côtés à la fois. (...) La force brute n'entrait pas en ligne de compte, parce que la portée réelle de cette attaque blindée était pour l'essentiel limitée à la largeur de la route.

(...) Les tanks s'engagèrent sur la route; les canonniers allemands, qui n'avaient pas souffert du bombardement (...) ouvrirent ensuite le feu, détruisant douze tanks en quelques minutes, et bloquant net toute la colonne. L'infanterie britannique dut alors sauter des véhicules, et combattre dans la forêt afin de sécuriser la progression des blindés.

Personne ne peut mettre en cause le courage et la compétence des fantassins et tankistes : au crépuscule, ils avaient réussi à percer les défenses allemandes et à atteindre Valkenswaard, où ils s'arrêtèrent pour la nuit. L'avance vers Eindhoven [qui aurait déjà dû être atteinte] ne put reprendre qu'à 06h00, le lendemain matin" (1)

Bien qu'anodin en apparence, ce retard vient en réalité de sceller le sort des paras d'Arnhem.

"Bien que l'échec dans une bataille ne soit jamais le résultat d'un seul facteur, les événements des premières 24 heures, tant en planification qu'en exécution, placèrent l'attaque terrestre presqu'une journée au-delà du délai requis pour secourir les éléments aéroportés. En ajoutant à ce retard initial tous les retards qu'on pouvait raisonnablement s'attendre à rencontrer dans une opération comme Garden, l'échec total ne pouvait manquer de survenir rapidement"
(2)

(1) Mosier, op cit pp 254-255
(2) ibid, 255-256

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