samedi 16 octobre 2010

2780 - sur les rails

… même victorieuse, l’offensive en Sarre telle que préconisée par les Américains ne résoudrait pas le problème posé par l’absence d’un véritable port en eaux profondes, situé à proximité du théâtre d’opérations.

A contrario, et même si ce n’est pas son principal objectif, le plan britannique d’attaque par la Hollande promet, au moins à terme, de libérer l’estuaire de l’Escaut, et donc les accès à l’indispensable Port d’Antwerpen, argument que Montgomery ne manque pas d’exposer à Eisenhower, lorsqu’il le rencontre à Bruxelles, le 10 septembre 1944.

S’y ajoute la volonté, au demeurant bien compréhensible, de Churchill de priver l’Allemagne de ses sites de lancement établis sur le territoire hollandais, lesquels, depuis le 8 septembre, ont commencé à faire pleuvoir des fusées V2 sur Londres,... et qui continueraient à le faire advenant-même une victoire américaine en Sarre.

Eisenhower, on le sait, est un chef plus politique que militaire, et un chef qui, depuis son entrée en fonction, est soumis à d’intenses pressions de la part des Britanniques.

Comme s’il craignait de se faire reprocher d’être américain en se prononçant en faveur des demandes américaines, "Ike" a déjà maintes fois tranché au profit des Britanniques, et notamment en Sicile et en Normandie.

La Hollande ne va pas faire exception à la règle : quelques heures plus tard, et à la grande fureur de Patton , le commandant suprême des forces alliées en Europe approuve le plan britannique même si, comme pris de doutes ou d’un dernier remords, il ne lui affecte pas tous les moyens réclamés par Montgomery.

Pour le meilleur ou pour le pire, Market Garden est donc sur les rails, et le début de l’attaque fixé au… 17 septembre !

Alors que les planificateurs d’Overlord ont disposé de près de six mois pour en peaufiner les détails, ceux de Market Garden n’auront donc qu’une seule semaine à leur disposition pour régler ceux de la plus grande offensive aéroportée de l’Histoire !

C’est là, dans cet excès de précipitation, que réside à coup sûr la principale cause de ce qui va bientôt devenir un échec sanglant.

Mais principale ne veut pas dire unique…

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