… après la réussite de Cobra et – surtout – la percée de Patton à Avranches (30 juillet 1944), Montgomery était enfin parvenu à s’extraire de Caen,…ou plutôt de ce qu’il en restait, c.-à-d. une montagne de ruines.
Mais après Caen, il y a eu Falaise et sa bientôt fameuse Poche, que Patton - toujours lui - était en mesure de fermer dans la foulée de son arrivée près d’Argentan le 12 août mais qu’il a dû, sur ordre, abandonner aux soins de Montgomery (1) qui, trop prudent, trop lent, ou simplement malchanceux, ne l’a finalement refermée que le 21, permettant ainsi aux deux-tiers des quelques 150 000 soldats allemands qui s'y trouvaient piégés de s’échapper de la nasse.
Même si elle s’est soldée par une importante victoire alliée, et la capture de 30 000 à 40 000 hommes, l’affaire de Falaise n’a rien fait pour rehausser le prestige de Montgomery et de l’armée britannique, ce pourquoi, il leur importe à présent de reprendre rapidement l’ascendant dans cette guerre où il semble ne plus y en avoir que pour les Américains.
Pour y arriver, il n’y a d’autre option que de lancer rapidement une offensive majeure, et surtout de remporter une victoire non seulement capitale mais aussi attribuable principalement, pour ne pas dire exclusivement, aux soldats de Sa Majesté.
Pour Montgomery, il est cependant impossible de rechercher pareille issue à l’Est, aux frontières naturelles de l’Allemagne - les Américains y sont déjà ! – et il n'est pas davantage question, dans la zone occupée par les troupes anglo-canadiennes, de tenter une attaque frontale sur la Ligne Siegfried, laquelle ne serait ni dans la tradition militaire britannique ni dans les moyens dont dispose la Grande-Bretagne.
D’où l’idée de court-circuiter toutes ces difficultés en longeant cette Ligne sur des dizaines de kilomètres - c-à-d en remontant au Nord à travers une bonne partie de la Hollande - puis, après l'avoir dépassée, en redescendant plein Sud, en franchissant le Rhin à Arnhem.
Mais de l’idée à la réalisation il y a une marge et surtout pas mal de ponts, dont celui d’Arnhem, qu'il va obligatoirement falloir capturer intacts…
(1) Eisenhower avait justifié cette décision par la crainte de voir soldats britanniques, canadiens, polonais, français et américains finir par se tirer dessus alors qu’ils progressaient tous dans la même direction mais chacun selon des axes différents
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