… pendant des semaines, le Front normand était demeuré désespérément statique ce qui, à défaut d’être glorieux, offrait au moins l’avantage de ménager approvisionnements, munitions et, surtout, carburant.
Tout avait cependant changé avec la percée américaine lors de l’Opération Cobra du 25 juillet 1944 (1), rapidement suivie par la progression fulgurante de l'ensemble des armées alliées qui, en quelques jours, avaient non seulement rattrapé un retard de plusieurs semaines, mais également enfoncé les prévisions les plus optimistes des planificateurs.
Sur tout le Front occidental, les troupes allemandes étaient désormais en pleine retraite – certains parlaient même de déroute – mais alors qu’une victoire rapide semblait à portée, c’était à présent la logistique alliée, et en particulier l’essence, qui dictait sa loi et se faisait l’alliée du Troisième Reich !
[Début août] "Les forces américaines disposaient de 9 jours d'avance pour les munitions, de 16 jours pour l'essence. (...) A J+98 (12 septembre 1944), les armées atteignaient en effet une ligne qu'elles auraient dû atteindre à J+350. 260 jours de campagne avaient ainsi été concentrés en 19.
Cette avance frénétique accrut la consommation des unités. La 1ère Armée américaine brûla à elle seule, le 24 août, 3 552 626 litres de carburant et, à la fin août, les réserves étaient à sec. La 1ère Armée ne disposait que de 0.31 jour pour l'essence, la 3ème de 0.007 jour" (2)
Impossible, dans ces conditions, de soutenir à fois l’effort de guerre des Américains et celui des Britanniques : si l’on voulait percer en Allemagne à brève échéance, il allait falloir offrir tout le carburant disponible aux uns, et contraindre les autres à s’arrêter et à s’enterrer sur place.
Restait à savoir qui seraient les uns et les autres…
(1) Saviez-vous que.. 2196 à 2205
(2) Wievioka, Histoire du Débarquement de Normandie, page 345
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