samedi 2 octobre 2010

2766 - la victoire a ses raisons...

… c’est aux Philippines, probablement plus que partout ailleurs, que le différentiel d’efficacité militaire entre les États-Unis et le Japon se manifesta le plus cruellement.

Au sol, les fantassins américains avaient beau être (un peu) moins nombreux et (beaucoup) moins motivés que leurs adversaires japonais, ils bénéficiaient d’une telle supériorité en terme de logistique et de puissance de feu qu’ils étaient capables de leur infliger un ratio de pertes dépassant dix contre un !

Avec de tels atouts dans leurs manches, les GI’s pouvaient même se permettre d’éviter le combat, en laissant aux tanks, aux avions et mêmes aux canons de marine, le soin d’écraser ou d’incinérer les fantassins japonais enterrés dans leurs termitières.

Ce constat était plus impitoyable encore dans l’Aviation, où les pilotes américains, à la fois plus nombreux et bien mieux équipés, n’avaient finalement d’autres adversaires à affronter dans les airs que d’éventuels pilotes-suicides sachant à peine voler, ce qui leur permettait de se consacrer pleinement à une autre tâche – l’attaque au sol – certes moins romantique que le combat singulier entre chevaliers du ciel, mais bien plus utile à l’effort de guerre dans son ensemble…

Restait l’indispensable Navy, sans laquelle la Guerre du Pacifique n’aurait évidemment pu avoir lieu, mais qui, depuis 1943, disposait elle aussi d’un tel avantage numérique (et dans une large mesure, technique) qu’elle pouvait, à la différence de sa rivale japonaise, se permettre de multiplier les erreurs tactiques sans pour autant courir au désastre.

La démonstration en fut brillamment apportée à Leyte, où la bévue d’Halsey – qui fonça tête baissée vers le leurre tendu par Ozawa – bévue qui en d’autres circonstances aurait eu des conséquences dramatiques – se solda en définitive par une grande victoire américaine et la disparition, directe ou indirecte, de toute la Flotte japonaise !

Privée de tout adversaire après Leyte, la Navy put ensuite, tout comme l’Aviation, se concentrer sur l’appui exclusif des troupes de débarquement, à peine gênée dans cette tâche par l’action des avions kamikazes qui, malgré leur fanatisme, n’avaient pas les moyens nécessaires pour changer l’issue de la bataille…

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