... la Bataille des Philippines va donc se poursuivre, sans plus de véritable nécessité militaire mais toujours, côté américain du moins, avec d’énormes moyens matériels et humains,… dont on peut décemment écrire qu’ils seraient désormais bien plus utiles ailleurs.
A Luzon, il s’agit d’abord de débusquer les dizaines de milliers de soldats du général Yamashita qui, depuis l’évacuation de Manille, en février, ont cherché refuge dans les régions montagneuses du Sud et du Nord de l’île.
Fin mars 1945, l’essentiel est acquis, et les Japonais dispersés ici et là sans plus pouvoir constituer une menace si ce n’est par le biais de bien futiles actions de guérilla, que les Américains, tel un marteau-pilon s’entêtant sur une noix, continuent de vouloir écraser à grands coups d’obus et de napalm, en courant eux-mêmes – mais peut-on le leur reprocher - le moins de risques possible.
Début septembre 1945, la messe est enfin dite : dans la foulée de la Capitulation japonaise, les quelque 50 000 survivants de cette armée devenue fantôme acceptent enfin de se rendre.
Pour la deuxième fois (1), et avec son sens aigu de la mise en scène, MacArthur a néanmoins tenu à ce que la reddition de Yamashita se passe en présence des généraux Wainwright – le vaincu de Corregidor – et Percival – le vaincu de Singapour… soit celui-là même qui, trois ans plus tôt, s’était rendu au général japonais !
L’Histoire de la guerre est aussi une histoire de symboles…
Aussitôt ramené à Manille, Yamashita sera jugé, fin octobre, par un tribunal militaire américain qui, sans surprise, le condamnera à mort, lui reprochant, pour l’essentiel, de ne n’avoir pas empêché le contre-amiral Iwabuchi – théoriquement son subordonné - de se livrer au sac de Manille
La reddition de la 14ème Armée japonaise, et la pendaison de Yamashita (23 février 1946), ne signifient pourtant pas la fin totale des combats : dans les montagnes et les jungles des Philippines, de petits groupes d’irréductibles, de plus en plus isolés, continueront en effet de faire le coup de feu pendant plusieurs années, jusqu’à ce que l’usure du Temps ait finalement raison… de leur déraison.
(1) Le 2 septembre 1945, Wainwright et Percival, qu’un commando de l’OSS venait à peine de libérer de leur camp de prisonniers en Mandchourie, avait été amenés sur le cuirassé Missouri juste à temps pour contresigner la Capitulation officielle du Japon en compagnie de ce même MacArthur
Aucun commentaire:
Publier un commentaire