… contrairement à Nimitz qui, dans sa propre zone d’influence, se contente de ne conquérir que quelques objectifs essentiels, laissant simplement les autres pourrir sur place, MacArthur, lui, entend bien reprendre manu militari l’intégralité des îles de l’immense archipel philippin… même si celles-ci n’abritent plus depuis longtemps que des garnisons japonaises symboliques et bien incapables d’influer de quelque manière que ce soit sur le cours de la guerre.
Après Leyte, Mindoro et Luzon, qui pouvaient quant à elles se justifier sur les plans militaires ou politiques, les troupes américaines vont donc débarquer à Palawan (28 février), Mindanao (17 avril), puis Panay, Cebu, et même dans l’archipel de Sulu, sans que l’on sache très bien pour quelle raison si ce n’est bien sûr pour en déloger les Japonais qui s’y trouvent encore.
Jusqu’au début septembre 1945, MacArthur, tel un infatigable jardinier, va ainsi s’acharner à éradiquer la vermine japonaise avec tous les moyens dont il dispose, des moyens que personne, à Washington, ne souhaite ou n’ose lui reprendre, même s’il apparaît évident qu’ils n’apportent plus grand-chose à l’effort de guerre américain dans son ensemble.
Le 5 juillet, le général lui-même n’a d’ailleurs d’autre choix que de constater officiellement que "l’entièreté des Philippines est maintenant libérée"… ce qui ne l’empêche pourtant pas de continuer à utiliser des dizaines de milliers de GI’s pour annihiler les ultimes poches de résistance japonaises.
A la capitulation du Japon, le 2 septembre, cette politique d’annihilation à outrance aura certes libéré le territoire mais se sera aussi traduite par la mort de plus de 300 000 soldats japonais et de largement plus de 100 000 civils philippins (majoritairement à Manille)
Par contraste, les pertes américaines n’auront pas dépassé 15 000 tués et 50 000 blessés.
La guerre n’est pas, et n’a jamais été, régie par des lois égalitaires…
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