... la reconquête de Fort Drum, le vendredi 13 avril 1945, marque la fin officielle (1) de la présence nippone dans et autour de Manille
S'ils étaient rationnels, les Japonais, mais aussi les Américains, devraient à présent en tirer les conséquences, et décider d'arrêter les frais et de passer à autre chose.
Côté japonais d'abord, le sacrifice de dizaines de milliers de marins, fantassins et aviateurs n'a en effet pu empêcher le rouleau-compresseur américain de reprendre l'île de Leyte, puis la capitale des Philippines.
Pour Tokyo, la perte de la première signifie la rupture du lien maritime vital qui relie la métropole au pétrole des Indes néerlandaises - enjeu de toute cette guerre - et donc la fin du conflit à plus ou moins brève échéance, tandis que la perte de la seconde, aussi symbolique puisse-t-elle sembler, proclame le nom du vainqueur du dit conflit.
Au Nord de Luzon, à Mindanao, et dans plusieurs autres îles des Philippines, on trouve encore des milliers, et même des dizaines de milliers, de combattants nippons dont le courage et le fanatisme ne sont plus à démontrer.
Mais, militairement parlant, ils ne sont pas plus utiles là-bas qu'ils ne l'étaient à Fort Drum, ou qu'ils ne le seraient, prisonniers d'un camp américain.
Et ils le sont certainement moins qu'à Okinawa ou au Japon-même, où ils pourraient au moins tenter de contrer un débarquement que chacun sait maintenant imminent.
Contre toute logique rationnelle, pourtant, les dits combattants vont continuer à guerroyer aux Philippines jusqu'à la Capitulation du Japon - et même au-delà - et pour des raisons qui, selon les points de vue, ne tiennent plus désormais qu'à "l'Honneur"... ou à un consternant manque d'imagination...
(1) le 16 avril, après deux jours de bombardement aérien et naval, les troupes américaines débarquèrent également sur l'île voisine de Caraboa pour n'y découvrir qu'un... cochon. La garnison japonaise ayant quitté les lieux plusieurs jours auparavant
3 commentaires:
Quel étrange endroit que Fort Drum... merci de nous l'avoir fait découvrir.
Merci aussi pour cet article qui répond à une des mes questions d'un commentaire antérieur !
Les photos sont superbes, on ressent la solitude de la garnison nippone sur ce caillou au milieu des flots et qui, une fois engagée, n'aurait plus pour porte de sortie que vaincre ou mourir ... avec la résolution que l'on connait.
Je dirais plutôt "se rendre ou mourir" puisque, militairement parlant, leur présence sur ce caillou était depuis longtemps dénuée du moindre sens
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